Alors que la Marche des fiertés aura lieu ce samedi dans les rues de Paris, un passage piéton aux couleurs de l'arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, a été vandalisé dans la nuit de lundi à mardi dans le quartier du Marais, recouvert d’une peinture blanche et d’un message "LGBT hors de France". Un acte qui notamment poussé Anne Hidalgo, la maire de Paris, à saisir le procureur de Paris pour l’ouverture d’une enquête.
Pour beaucoup de personnes LGBT, ce climat fait aujourd’hui partie de leur quotidien. "Ça se voit sur ma gueule que je suis gouine, donc je prends des insultes sur ma gueule en permanence dans la journée ! Un mec venu de je ne sais où m’a dit "Non mais tu t’es vue, sans déconner ? Tu te prends pour un bonhomme, mais t’es même pas une femme, on sait pas ce que tu es !"", explique ainsi Drass, une lesbienne de 38 ans rencontrée dans le Marais et agressée le week-end dernier sur un marché.
Pour Pierre, coiffeur dans le quartier, la loi sur le Mariage pour tous n’a pas encore changé profondément les mentalités. "On n’a pas tant avancé que ça, puisqu’on voit toujours des actions qui peuvent malheureusement être physiques, ou des inscriptions, des dégradations… Si vraiment personne ne s’accepte, on va vers un chaos», avertit-il. «Pour moi, ces attitudes existent malheureusement, mais sont anecdotiques par rapport au reste de la population", tempère de son côté Lionel.
Selon SOS Homophobie,135 agressions physiques homophobes ont été signalées en 2017.
Un reportage de Cyprien Pézeril