Passé le choc de l’évasion spectaculaire de Rédoine Faïd en hélicoptère de la prison de Réau, l’heure est au constat et aux interrogations. "Comment est-ce que ça a pu arriver ? Comment est-ce possible ?" s’interroge Martial Delabroy, secrétaire local de FO pénitentiaire. Ces questions, c’est la mission d’inspection qui doit y répondre, mais déjà un rapport de 2013 sur le centre pénitencier est pointé du doigt. On peut y lire des dysfonctionnements notamment un certain laxisme envers les détenus de la trempe de Rédoine Faïd. Des propos confirmés par Loïc Delbroc, délégué UFAP-Unsa, "Rédoine Faïd bénéficiait d’une certaine largesse, il pouvait modifier ses horaires et ses jours de parloirs à sa guise".
Mais un autre point est également à éclaircir, comment le commando qui a fait évader en moins de 10 minutes le braqueur, connaissait aussi bien les lieux ? Loïc Delbroc a sa petite idée : "Cet établissement a été construit par une entreprise privée extérieure qui détient les plans donc on peut supposer que la faille vienne de là. Récemment, il y a également eu un tournage dans la prison pour une série. Il y avait plus de personnel extérieur que de personnel pénitencier dans les bâtiments ! On peut donc aussi supposer que certaines personnes ont pu être approchées par ce biais".
Invité du Grand Soir Sud Radio, Wilfried Fonck secrétaire national UFAP-Unsa Justice, déplorait hier soir que Rédoine Faïd n’avait rien à faire dans cet établissement de Réau : "Quand on a un profil comme Faïd, on le laisse pas mariner comme ça dans un quartier d’isolement où on sait qu’il a qu’une seule chose en tête c’est s’évader".
Déjà échappé en 2013, sa cavale avait alors duré 1 mois et demi avant qu’il ne se fasse interpeller dans un hôtel à Pontault-Combault en Seine-et-Marne. Et alors que l’enquête suit son cours pour savoir comment une telle évasion a pu se produire, près de 3000 policiers sont actuellement à la recherche de Rédoine Faïd.
Propos recueillis par Élodie Rabelle et Steven Gouaillier