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Contamination de lait infantile : "Les parents doivent être réactifs et prudents"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que des lots de lait infantile ont été retirés du marché ce week-end après une contamination à la salmonelle, la pédiatre et ancienne députée Edwige Antier était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour en parler.

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Du lait pour bébé contaminé à la salmonelle ? C’est en tout cas ce qu’indique l’alerte lancée ce week-end par les autorités sanitaires suite à des problèmes signalés dans une usine Lactalis de Mayenne. Alors que la liste des produits concernés a été rendue publique, la prudence est aujourd’hui de mise, comme le souligne ce lundi la pédiatre et ancienne députée (UMP) Edwige Antier, invitée du Grand Matin Sud Radio.

"Il faut aller tout de suite chez son pharmacien, qui a la liste, pour ne surtout pas continuer d’en donner à son bébé. Ce sont des lots très connus, très utilisés, mais ce qui est perturbant c’est que ce sont justement des laits pour des bébés fragiles d’un point de vue intestinal. Des laits sans lait de vache, sans lactose, des laits premier âge, pour les tout petits. Il faut donc que les parents soient réactifs et prudents", déclare-t-elle avant de s’attarder sur les symptômes prévisibles chez les nourrissons en cas de contamination.

"La salmonelle classique, c’est des selles glaireuses, liquides, avec du sang"

"Pour ce qui est des symptômes pour les bébés de moins de six mois – qui peuvent prendre quelques jours voire quelques semaines à se déclencher –, il peut y avoir de la diarrhée et des selles liquides ou glaireuses. Le plus typique, le drame, la salmonelle classique, ce sont ces selles glaireuses, liquides, avec du sang, et une fièvre qui monte. Dans ces cas-là, c’est le Samu, l’hôpital, et vite ! Perfusion et mise au repos de l’intestin avec antibiotiques. En cas de selles plutôt molles, il y aura des analyses pour savoir si c’est vraiment la salmonelle, car tous n’auront pas été contaminés, bien heureusement", explique-t-elle.

À lire aussi : L'alerte au lait infantile, une preuve de la grande réactivité des autorités sanitaires

La pédiatre préconise par ailleurs de revoir certaines procédures. "Il y a des chaînes alimentaires qui préparent ces laits et qui sont normalement extrêmement surveillées. Je suis étonnée de constater que les produits pour les bébés de moins de six mois puissent se retrouver dans une chaîne qui fait aussi des produits lactés pour bébés plus grands. Je pense qu’il devrait y avoir une chaîne spécifique étant donné le manque d’immunité intestinale de ces bébés. Il faudrait peut-être revoir les procédures", plaide-t-elle.

"On devrait allaiter davantage nos bébés"

Edwige Antier assure par ailleurs croire encore à certains processus aujourd’hui parfois délaissés. "Je n’ai jamais compris qu’on arrête de stériliser les biberons, je vous le dis franchement. Je trouve ça léger. Quand on lave au goupillon et qu’on passe à 60°C à la machine, je trouve que ce n’est pas assez sécurisé. Ce n’était rien du tout d’avoir un stérilisateur… Un autre conseil pour les femmes enceintes et les personnels de maternité : on devrait allaiter davantage nos bébés. Le plus bio du bio, c’est votre lait. Pourquoi la France est-elle le dernier pays d’Europe pour l’allaitement maternel ? Parce qu’on n’est pas assez formés à aider les mamans, or c’est la première des préventions", souligne-t-elle.

Retrouvez ici en podcast toute l’interview d’Edwige Antier dans le Grand Matin Sud Radio

 

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