Nouveau rebondissement dans l’affaire du petit Grégory. Trente-trois ans après les faits, trois personnes proches du père de Grégory Villemin, ont été placés en garde à vue pour être à nouveau entendus par les enquêteurs. Selon Philippe Cohen-Grillet, invité du Grand Matin Sud Radio, "deux éléments" ont permis de relancer cette enquête.
Les enquêteurs se seraient tout d’abord basés sur le logiciel ANACRIM "opérationnel depuis une dizaine d’années", qui permet d’assembler et de confronter tous les éléments d’un dossier d’enquête. Ainsi, dans l’affaire du petit Grégory, "chaque déclaration, chaque fait, chaque heure, chaque localisation de personnes" de ce dossier "tentaculaire, de plusieurs dizaines de milliers de pages" a été rentré. "Cela peut faire apparaître des contradictions et c’est visiblement là-dessus que ces personnes sont interrogées".
Autre élément nouveau à disposition des enquêteurs : les analyses graphologiques "des lettres du ou des corbeaux adressés aux parents de Grégory Villemin", a rapporté Philippe Cohen-Grillet qui appelle tout de même à être "extrêmement prudent" parce que "c’est sur cette base que le juge Lambert avait inculpé Bernard Laroche, assassiné l’année suivante par le père de Grégory". C’est également sur ces mêmes analyses que "le même juge Lambert avait inculpé et incarcéré Christine Villemin, totalement blanchie en 1993", a également rappelé le journaliste.
Au cœur des nouvelles auditions des personnes placées en garde à vue, il devrait être question des jalousies qui existaient au sein de la famille. Comme l’a indiqué Philippe Cohen-Grillet, les lettres "du ou des corbeaux" contenaient "des incriminations extrêmement dures et violentes de jalousie". Il était notamment écrit : "Tu as de l’argent, tu vas le payer. Tu ne mérites pas tout ce que tu as, on te donnera beaucoup de malheur", a rappelé le journaliste qui a précisé que les enquêteurs n’ont jamais "exclu cette idée, qu’il y ait plusieurs individus, c’est à dire un ou des corbeaux, et un ou une personne qui ait assassiné Grégory Villemin".