Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h41, nous avons besoin de comprendre ce qui se passe entre Israël et l'Iran.
- Parce que d'abord, comprendre, nous ne savons pas tout.
- Avant de commenter, il faut expliquer et analyser.
- Donc, nous allons choisir un point précis.
- Les renseignements israéliens, le rôle des agents du Mossad dans ce qui se passe en ce moment dans la guerre entre Israël et l'Iran.
- Et pour en parler, qui est mieux placé qu'Alain Rodier, qui est ancien officier supérieur des services de renseignement extérieur français et qui est avec nous ce matin.
- Alain Rodier, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- Alain Rodier, je ne vais pas, avec vous, aborder l'angle militaire, je ne vais pas aborder l'angle diplomatique, mais je vais aborder l'angle du renseignement.
- Les Israéliens ont réussi la première phase de leur offensive contre l'Iran grâce à une gigantesque opération de renseignement.
- C'est bien ça Alain Rodier ? Exactement, et cette opération de renseignement a débuté il y a bien des années parce que l'Iran est considéré comme l'ennemi prioritaire de l'État hébreu.
- Voilà, bien des années.
- Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que depuis des années, il y a des agents du Mossad ou des...
- Euh...
- Des Iraniens qui travaillent, des agents du Mossad en Iran et des Iraniens qui travaillent pour Israël et qui habitent en Iran.
- Absolument.
- D'ailleurs, c'est absolument abominable, mais les Iraniens, en rétorsion des opérations qui ont lieu en ce moment, ont pendu il y a deux jours ce qu'ils appelaient être un espion d'Israël.
- Et ce n'est pas la première fois que la peine de mort, est appliquée à des gens qui sont accusés d'espionnage.
- Alors, ces espions qui travaillent pour Israël, qui sont Iraniens, ils sont recrutés dans l'opposition iranienne ? Bien sûr.
- Ce qui est une des grandes faiblesses des pays qui sont autoritaires, c'est qu'ils attirent effectivement une opposition extrêmement active qui passe très souvent...
- Qui passe très souvent...
- Qui passe très souvent à l'action.
- Et pour cela, les Israéliens profitent de ce sentiment d'opposition pour recruter des sources, et en particulier au sein des minorités, je pense aux minorités azéries, kurdes et arabes.
- Oui, mais on voit quand même que les Israéliens ont réussi à recruter des espions au plus près des autorités iraniennes.
- Absolument.
- Absolument, et en particulier au sein des gardiens de la Révolution, qui sont pourtant la garde prétorienne du régime.
- Mais je rappelle qu'une grande partie, justement, des gardiens de la Révolution est d'origine azérie.
- Et donc, ça peut peut-être expliquer cela, parce qu'on connaît donc les problèmes qu'ont cette population dont on parle peu, qui habite le nord de...
- De l'Iran, et qui est située juste à côté, bien sûr, de l'Azerbaïdjan, qui est devenue une plateforme, d'ailleurs, pour les Israéliens, depuis des années, à partir de laquelle ils peuvent déclencher des opérations sans aucun problème.
- Voilà, ce que personne ne souligne.
- Je suis content que vous le souligniez ce matin, Alain Rodier.
- En plus, non seulement les Iraniens s'aperçoivent que, finalement, toute la chaîne dirigeante est truffée d'espions.
- Ils sont Israéliens, mais ça les fragilise.
- Absolument, et c'est pour ça que les Israéliens, qui restent généralement très discrets sur leurs opérations de renseignement, cette fois ont communiqué, et ce n'est pas un hasard, ils ont communiqué pour créer un sentiment de paranoïa au sein de la hiérarchie politique, militaire et religieuse, où, à l'heure actuelle, tout le monde se méfie de tout le monde.
- Oui.
- Bon, c'est une méthode...
- Oui.
- C'est une méthode qui est un classique.
- Je renvoie à une opération qui a été menée par la France en Algérie, qui s'appelait la bleuïte, c'est-à-dire que les services avaient distillé les doutes parmi les résistants algériens, et ils s'étaient un petit peu, pas plus qu'un petit peu d'ailleurs, entretués entre différents maquis.
- Voilà, entretués entre différents maquis.
- Alain Rodier, aujourd'hui, les Israéliens ont frappé à la tête des gardiens de la Révolution, à la tête des services de renseignement iraniens.
- Les Israéliens, s'ils l'avaient voulu, auraient pu...
Transcription générée par IA