Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liedot.
- Il est 7h42 ce matin sur Sud Radio. Et dans Sud Radio, je vous explique le groupe français Brant, placé en liquidation judiciaire hier.
- Bonjour François Bonneau. Bonjour.
- Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes le président de la région Centre-Val-de-Vloire, qui accueillait justement énormément de salariés et de sites historiques de ce groupe-là. Quel est le sentiment qui domine ce matin, quand on sait que ces 700 personnes, sur le carreau, à 10 jours des vacances de Noël, sont désormais sans emploi sur tout le territoire ? Oui, sous le sapin, il y aura la lettre de licenciement pour ces 700 familles. C'est terrible, c'est inadmissible.
- Donc mon premier sentiment, c'est bien évidemment la tristesse et le soutien à ces familles.
- Mon deuxième sentiment, c'est la colère. C'est la colère, parce que si on continue comme ça, il ne restera rien de l'industrie en France et en Europe.
- On savait aujourd'hui la fragilité de l'automobile, avec l'incapacité de l'Europe de se donner une vraie politique et de se protéger.
- On voit maintenant que l'électroménager est en train de foutre le camp, alors que ce sont des marques considérables.
- La marque Bente, la marque De Dietrich, la marque Sauter, qui sont les marques qui sont chez tous les Français aujourd'hui.
- Toutes nos cuisines connaissent cette marque.
- Absolument. C'est notre histoire, c'est notre ADN. Alors est-ce que c'est des productions d'hier ? Non.
- La table à induction, ça a été inventé, monté, créé à Saint-Jean-de-la-Ruelle.
- Donc on a des marques qui sont technologiquement au point, des salariés hyper mobilisés.
- En 5 jours, ils sont capables de se mettre en scope pour défendre leur entreprise. C'est considérable.
- On a des collectivités publiques qui interviennent très fortement.
- J'avais engagé la région Centre-Val-de-Loire sur un soutien qui était un soutien à plus de 7 millions d'euros.
- La métropole d'Orléans était au rendez-vous. J'ai demandé au ministre de venir. Il est venu.
- Il a annoncé 5 millions. Et on a une décision qui dit non, une décision du renoncement.
- Et quand vous dites à l'instant... C'est le sentiment quand même aussi de colère qui domine.
- Mais contre qui, concrètement ? La faute à qui ? On entend beaucoup dans les papiers, dans les reportages ce matin.
- C'est la faute des banques. D'abord, c'est la faute de l'incapacité de notre Europe et de notre pays de voir ce qui est en train de se passer. Toutes les productions industrielles sont en train de foutre le camp.
- Pour l'Allemagne, c'est l'automobile et la machine-outil. Pour la France, c'est l'automobile et ce que l'on voit d'électroménager.
- On ne veut pas voir la désindustrialisation en cours, selon vous ? On raconte le Made in France. On raconte la mobilisation pour réindustrialiser. Mais on laisse partir des fleurons qui sont technologiquement...
- Alors bien évidemment, il y a des sujets de concurrence. Mais dans les éléments de concurrence, est-ce qu'à un moment, on mesure l'impact environnemental ? Est-ce qu'à un moment, on parle au niveau mondial de la lutte contre les réchauffements climatiques ? Quand on fait des fours, quand on produit des fours en Chine et qu'on les importe ici, à quel moment on compare les modèles sociaux ? Si on ne protège pas le modèle social européen et français, on est foutus.
- Sur cette décision du tribunal judiciaire de placer l'entreprise Le Groupe Rente en liquidation judiciaire, Sophie Binet, la patronne de la CDGT ce matin dans Libération, dit que cela confirme surtout à quel point on a un problème autour des tribunaux.
- Les décisions sont prises dans une opacité totale. Est-ce que c'est votre impression aussi, après avoir mis les mains dans le cambouis de ce dossier, que tout s'est décidé dans une opacité totale ? Je me suis déplacé. Le président de la métropole d'Orléans s'est déplacé. Nous nous sommes déplacés au moment où il y a eu l'audience pour expliquer qu'il y avait 20 millions d'argent public qui étaient là pour soutenir ça, que certes, les banques n'étaient pas au rendez-vous au niveau attendu, mais elles avaient 5 jours pour en décider. Donc on a des systèmes qui ne permettent pas de faire des...
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