Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Il est 7h41. Sud Radio vous explique que faire face à la maladie qui touche les animaux, en fait, aujourd'hui, la dermatose nodulaire.
- Les bovins, un foyer en Ariège relance la question de la vaccination et de l'abattage des troupeaux.
- Depuis 48h, les agriculteurs sont regroupés pour qu'on n'abatte pas tout le cheptel, alors qu'il y a...
- Évidemment, toutes les vaches ne sont pas touchées. Ça a été la même chose dans le Doubs, il y a quelques jours.
- Nous sommes avec l'une des meilleures spécialistes en France, Jeanne Brugère-Picou, vétérinaire, professeure honoraire de l'École nationale vétérinaire de Maison-Alfort.
- Bonjour. Bonjour, monsieur.
- Merci d'être avec nous.
- Il y a une question de stratégie face donc à cette dermatose nodulaire. C'est contagieux entre animaux.
- Qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'il faut abattre, selon vous, tous les animaux, toutes les vaches, par exemple, d'un troupeau qui est concerné ou simplement quelques bêtes ? Il faut abattre malheureusement tout le troupeau parce que ce n'est pas contagieux entre les animaux.
- C'est contagieux parce que vous avez des seringues.
- Oui.
- Volantes, que sont les mouches d'étable, les stomox et les thangs, qui vont se nourrir du sang d'un animal contaminé et l'inoculer à un autre.
- Et c'est comme ça que ça s'étend dans tout le troupeau. C'est insidieux. Alors les éleveurs sont un peu étonnés parce qu'ils ne voient que quelques corps.
- Donc ils demandent un abattage partiel. Mais ils voient pas tous les animaux qui sont en incubation et qui vont être malades.
- Hum.
- Pourtant, il y a un magnifique...
- ...manifeste vétérinaire qui est en faveur d'un changement de stratégie qui dit qu'il ne faut pas un abattage total, mais il faut cibler. Qu'en pensez-vous ? Alors d'abord, je ne connais pas du tout ce manifeste vétérinaire qui est tout à fait en dehors des réglementations européennes et qui montre une incompétence totale.
- Ah bon ? Ah oui ? Ah oui. Je pourrais vous démonter, si je le connaissais, toutes les incohérences d'un tel manifeste.
- Oui. Bon.
- Donc... Et eux disent qu'il faudrait plutôt une stratégie qui repose sur la vaccination massive.
- Alors la vaccination massive n'est pas la solution immédiate. Il faudrait vraiment un risque important pour justifier d'une vaccination massive.
- Regardez par exemple, le seul endroit indemne où on a vacciné, c'est la Corse. Pourquoi ? Parce qu'il y avait la Sardaigne à côté, qui pouvait très bien contaminer, parce qu'on n'était pas sûr de la biosécurité entre la Sardaigne et la Corse.
- Il n'y a pas eu de cas, mais on a vacciné là où il n'y avait pas de foyer.
- Oui. Donc oui, ça a certaines limites, en fait, si on essayait de faire une vaccination massive sur tout le territoire, parce qu'évidemment, en plus, ça représente des millions de bêtes, quoi, bien sûr.
- Oui.
- Oui, on a 16 millions de bovins en France. Mais est-ce que vous les entendez dire, et c'est ça qui est grave, que la progression du virus, les bombes à virus, ce sont les animaux qui sont transportés dans une bêtaillère, qui vont faire 100 kilomètres et infecter un nouveau département ? Ça, vous les entendez jamais dire ça. Et pourtant, le problème, il est là. Et ils doivent dire ne déplacez pas les animaux.
- C'est comme ça qu'on a eu d'autres cas.
- Oui, c'est ça. Parce que comment il se transmet, ce virus ? On le rappelle, pour le grand public, il n'est pas forcément au courant, évidemment.
- Ah oui, c'est très important de savoir que sur une courte distance, c'est pour ça que ça s'étend assez rapidement, c'est par des insectes hématophages, des bouches d'étable, des temps en estive, mais c'est sur 2, 3 kilomètres, 5 au maximum. Mais sur une longue distance, c'est l'animal infecté.
- Oui, d'ailleurs, nous avons eu le premier cas en Savoie, parce qu'un animal...
- ...est venu infecté du nord de l'Italie.
- On a l'impression, Jeanne Brugère-Picou, ça fait des années que vous travaillez sur l'ensemble, en fait, des transmissions de virus et de contagions chez les animaux, qu'aujourd'hui, on est face à des épidémies répétées. Donc il y a la dermatose nodulaire qui concerne les bovins,...
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