Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h42, je suis avec le sénateur Laurent Duplon, qui est sénateur en Haute-Loire, éleveur de vaches laitières à Saint-Paulien, c'est en Haute-Loire.
- Bonjour Laurent Duplon.
- Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous. Vous portez une proposition de loi qui défend les agriculteurs. Que se passe-t-il ? Eh bien les agriculteurs, je parlais de sécheresse tout à l'heure, avec Rémi André qui nous disait que dans le nord de la France, notamment, l'été serait extrêmement chaud et extrêmement sec.
- C'est vrai pour tout le nord de l'Europe d'ailleurs. Laurent Duplon, c'est une inquiétude évidemment pour de très nombreux agriculteurs.
- L'inquiétude c'est évidemment la possibilité de gérer l'eau, la possibilité d'utiliser de l'eau pour les cultures, pour l'élevage et la possibilité de stocker de l'eau.
- Laurent Duplon, j'ai vu que la commission du développement durable de l'Assemblée nationale a supprimé l'article de votre proposition de loi anti-entrave, parce que c'est ça.
- La proposition de loi, l'objet c'est lever les contraintes pour le monde agricole.
- Oui, mais la commission du développement durable de l'Assemblée nationale propose d'interdire...
- D'interdire finalement l'utilisation de l'eau, le stockage de l'eau agricole, qui n'est pas, selon cette commission, reconnue d'intérêt général majeur.
- La commission l'a même remplacée par une série d'interdictions d'irriguer ou de gérer la ressource. Laurent Duplon, mais que se passe-t-il ? En fait, ce que fait la commission du développement durable, c'est un pied de nez à la loi qui devait lever les contraintes.
- La loi qui doit lever les contraintes, en fait, il faut bien que vous compreniez une chose.
- C'est que je ne fais pas dans cette loi, ou je n'ai pas écrit dans cette loi, quelque chose qui fait que les agriculteurs français auraient quelque chose de différent, de supplémentaire par rapport aux autres agriculteurs européens.
- Mais simplement, dans cette loi, j'ai voulu écrire six articles, dont un, comme vous le dites, sur l'eau, qui permet aux agriculteurs d'avoir les mêmes moyens de production que leurs voisins, non pas à l'autre bout de la planète, mais simplement à la limite des frontières.
- C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est tellement dans une surtransposition des textes européens.
- Tellement dans une surnormalisation des règles françaises que les agriculteurs étouffent.
- Et ils étouffent depuis 20 ans à cause d'une forme de coalition gauche, écologiste, éléfiste, qui rajoute des contraintes sans cesse.
- Et à travers la commission du développement durable, c'est exactement ce que nous avons vu.
- C'est-à-dire que les amendements dont vous parlez, ils ont été poussés par le dogme écolo et punitif, qui consiste à presque dire que l'irrigation sera interdite.
- Sauf par voie de dérogation.
- La France, aujourd'hui, irrigue 6% de ses surfaces.
- L'Allemagne en irrigue 11%.
- Nous utilisons 1200 m3 d'eau par hectare, quand nos voisins européens, en moyenne, en utilisent 4000.
- Il faut arrêter cette supercherie.
- Il faut arrêter d'être toujours dans l'invective et essayer d'être un peu plus objectif.
- Alors là, je vais vous dire, Laurent Duplon, je vous soutiens totalement dans cette initiative.
- Que dit le gouvernement ? Annie Gennevard, la ministre...
- ...de l'agriculture. Vous l'avez rencontrée, j'imagine.
- Oui, bien sûr. Annie Gennevard fait le travail.
- Annie Gennevard est une femme extrêmement courageuse.
- Je ne le dis pas parce qu'elle fait partie de ma famille politique.
- Je le dis tout simplement parce que je suis objectif et que je regarde le travail qu'elle a mené.
- Un ministre d'agriculture, aujourd'hui, soutenir une loi qui consiste à réintroduire, par exemple, une famille de néonicotinoïdes à travers l'acétamipride, qui est autorisée dans 26 pays sur 27 en Europe.
- Dont le directeur de l'ANSES dit très clairement...
- En France, cette molécule n'a pas été interdite sur des données scientifiques.
- Elle a été interdite sur des données politiques et sur une décision politique.
- Aujourd'hui, l'EFSA, c'est-à-dire l'Agence européenne de santé, dit que l'acétamipride, quand elle est utilisée correctement et quand la limite maximum de résidus dans les produits n'est pas dépassée, elle n'est pas dangereuse pour la santé humaine, elle n'est pas dangereuse pour la biodiversité et elle n'est pas dangereuse non plus pour l'apiculture.
- D'ailleurs, la preuve...
- Oui.
- Pour vous donner un scoop, M. Bourdin, l'EFSA a accepté de relever la limite maximum de...
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