Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Les frères musulmans. Michael Prasant, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques.
- Bonjour. Auteur de « Frères musulmans, enquête sur la dernière idéologie totalitaire » chez Grasset.
- C'était en 2014 déjà ? Dans ces eaux-là, oui.
- Dans ces eaux-là, vous vous rendez compte, il y a dix ans.
- Donc c'est pas nouveau. Le nouveau rapport qui est publié, rapport de deux hauts fonctionnaires des services de renseignement qui sera étudié aujourd'hui en Conseil de défense autour d'Emmanuel Macron.
- D'où l'importance accordée à ce rapport.
- Ce nouveau rapport ne vous surprend pas, Michael Prasant.
- C'est pas nouveau, l'entrisme des frères musulmans.
- Vous l'avez rappelé, je l'ai moi-même écrit il y a déjà dix ans.
- D'autres l'avaient fait avant moi.
- Mais effectivement, c'est difficile d'alerter sur ce qui se passe.
- Mais là, effectivement, je pense que c'est, disons, le dernier moment, si on veut agir.
- Après, ça sera quand même beaucoup plus compliqué.
- Et je trouve le rapport très précis, très bien fait, très juste.
- Il est pris dans ses conclusions.
- Bien. Les frères musulmans, d'abord, qui les finance ? Eh bien, aujourd'hui, c'est le Qatar.
- Alors évidemment, ça dépend des pays où ils sont installés.
- Vous savez, ils sont présents dans plus de 80 pays à travers le monde.
- Lorsque vous êtes dans la maison mère égyptienne, par exemple, vous versez une cotisation, comme pour n'importe quel parti politique.
- Vous reversez une partie de votre salaire.
- Ici, c'est différent.
- Il est clair qu'il y a des financements.
- Des financements qui viennent d'un peu partout, mais principalement, aujourd'hui, du Qatar.
- Pendant des années, c'était plus l'Arabie saoudite.
- Mais le Qatar est le grand financier des frères musulmans.
- Oui, moins l'Arabie saoudite aujourd'hui.
- Oui, sans doute moins l'Arabie saoudite aujourd'hui.
- Bien. Michael Prazan.
- Bon, ce rapport nous dit quoi ? Que l'entrisme est réel, que les réseaux fréristes avancent masqués.
- Le rapport recense 139 lieux de culte affiliés à Musulmans de France, organisme présenté comme la vitrine française des frères musulmans.
- Alors, le rapport décrit une régularisation des normes religieuses, voile précoce, communautarisation de la vie sociale et scolaire, interaction clientéliste avec les communes.
- L'entrisme, c'est simple, c'est dans les associations, à travers des associations d'aide, je ne sais pas moi, au travail à domicile, d'aide pour trouver de l'emploi, dans des associations qui sont en lien avec certaines municipalités qui font du clientélisme.
- Voilà l'entrisme.
- Ce clientélisme, il est en cours depuis qu'ils sont venus, depuis le début des années 80.
- Évidemment, c'est arrivé dans toutes sortes de régions et de communes, et d'ailleurs, quelle que soit la couleur du parti politique en question.
- Après, les frères musulmans, si vous voulez, ça a toujours été la même chose.
- Il y a toujours eu une façade officielle, organisationnelle.
- Vous avez la maison mère qui avant s'appelait l'UOIF, aujourd'hui Musulmans de France.
- Depuis, à peu près 300 associations qui lui sont organiquement affiliées.
- Mais les frères musulmans, c'est aussi une idéologie.
- Et aujourd'hui, elle s'est en quelque sorte dématérialisée.
- Donc effectivement, on peut compter les mosquées qui se réclament des frères musulmans.
- Mais il y a tout un discours, toute une vision de l'islam, et une lecture très particulière de l'islam, avec un projet qui, lui, au fond, peut se retrouver dans la bouche d'influenceurs 2.0.
- Gilles Kepel parlait d'un djihadisme d'atmosphère.
- Il y a aussi un frérisme d'atmosphère.
- Un frérisme d'atmosphère, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a la volonté d'imposer la loi religieuse à la loi de la République.
- Ah, clairement, la loi coranique, la loi islamique, doit dominer celle des païens, si on peut dire comme ça.
- Et donc, il faut marquer aussi la séparation d'avec ces sociétés occidentales, et notamment la nôtre, par différents leviers.
- Le marquage de l'espace public par le voilage défunt, les femmes, ça c'est fondamental pour eux.
- Il y a un certain nombre de marqueurs.
- Le mot islamophobie, qui, déjà, assimile la critique de la religion à un racisme.
- Donc, il y a eu une sorte d'entourloupe lexicale.
- Et ça permet de victimiser les musulmans, et donc de se sentir à l'écart de la société.
- Et en même temps, d'intimider ceux qui utilisent le terme en...
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