Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Yann Rivoilant est avec nous, président de la Fédération Française du prêt-à-porter, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin.
- Alors, encore une marque qui connaît de grosses difficultés, Jennifer, enseigne de prêt-à-porter féminin, 999 employés, mise en liquidation judiciaire, requête acceptée hier par le tribunal de Bobigny, poursuite des activités jusqu'au 28 mai.
- Il y a des repreneurs ? Pour l'instant, non.
- Je sais, j'ai eu les dirigeants hier, ils se battent avant tout pour l'emploi de leurs salariés.
- Ils ont déjà, il y a plus d'un an, fait un challenge extraordinaire en essayant de redresser cette marque.
- Ils n'y sont pas arrivés et ils ne pouvaient pas y arriver avec des sociétés comme Chine et Temu.
- Et donc, il est très compliqué de trouver des repreneurs compte tenu de l'inefficacité de notre gouvernement actuellement.
- Bien, alors justement, vous parlez de Chine et Temu.
- Mais je vais y revenir.
- Mais je regardais, Jennifer, c'est une marque de prêt-à-porter pour les ados, essentiellement.
- Camailleux, Koukaï, qu'est-ce que j'ai encore ? San Marina, Naf-Naf, qu'est-ce que j'ai ? Burton of London et d'autres marques sont menacées ? Oui, c'est toutes les marques qui étaient la gloire de la France il y a maintenant plus de 30 ans, qui avaient créé ce moyen de gamme extraordinaire qui dynamisait nos commerces, qui dynamisait nos centres-villes et qui, désormais, est rentable.
- On est en train de s'effondrer parce qu'il y a cette concurrence du discount, de ce hard discount et surtout de cette ultra-fast fashion qui leur pique tous leurs clients.
- Oui, au départ, il y a eu Zara, il y a eu H&M, il y a eu ces grandes marques qui sont arrivées, européennes.
- Zara, H&M, c'est européen.
- Qui ont commencé, il y avait un équilibre.
- Oui, il y avait un équilibre parce que tout le monde avait les mêmes armes.
- On avait chez Zara une certaine excellence opérationnelle et on faisait 100 nouveaux produits par jour.
- 100 nouveaux produits par jour ? 100 nouveaux produits par jour chez Zara ? Mais regardez, chez Chine, c'est 10 000 nouveaux produits par jour.
- Non.
- Donc, on n'est pas du tout dans la même variable.
- On est, avant, dans une marque française, on en faisait entre 3 et 30 par jour nouveaux.
- Donc, il y avait un vrai dynamisme.
- Et là, avec Zara, il y avait une grosse concurrence.
- Mais on était encore dans les mêmes registres.
- Zara paye ses impôts, H&M paye ses impôts.
- En face, on a Chine qui fait 10 000 nouveaux produits par jour et surtout, qui ne paye pas ses impôts.
- Oui, qui ne paye pas.
- De TVA sur les colis de moins de 150 euros.
- Qui ne paye pas de taxes sur les produits de moins de 150 euros.
- Qui ne paye pas ses ouvriers, qui ne paye pas la pollution qui l'engendre.
- Donc, résultat, on a une concurrence déloyale et qu'on laisse complètement faire pour l'instant.
- Alors, le gouvernement semble vouloir réagir.
- Vous avez vu les mesures annoncées.
- Vous en pensez quoi ? C'est pour l'instant uniquement de la com.
- Parce que c'est des actions qui, peut-être, se mettront en place en 2026.
- Oui.
- Avec l'Europe qui, peut-être, mettra aussi des taxes.
- Mais il va y avoir une réunion européenne, là.
- Parce que l'Europe a peur, là.
- Alors, l'Europe a raison d'avoir peur.
- Parce qu'en face d'eux, il y a les Etats-Unis.
- Les Etats-Unis qui ont mis une taxe de 100 dollars sur chacun de ces colis.
- Donc là, il y a clairement un mur qui a été mis en place aux Etats-Unis.
- Et en face de nous, on accepte peut-être encore une passoire, comme depuis des années.
- Oui. Vous pensez qu'il faut faire quoi ? Contre Chine et Témur ? Clairement.
- On a, avec des sociétés comme Chine et Témur, la capacité de les stopper tout de suite.
- Il y a une loi anti-fast fashion qui a été votée à l'Assemblée nationale il y a un an qui interdit de publiciter ses acteurs.
- Deuxièmement, elle met en place un malus sur chacun de ses produits.
- Et ce malus alimente un bonus qui permettra aux marques françaises d'innover...
Transcription générée par IA