Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h40, 8h-20, Sarah Legrin, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, vous êtes députée LFI de Paris et vous portez une proposition de loi qui sera discutée aujourd'hui à l'Assemblée Nationale visant à intégrer la notion de consentement dans la définition pénale des infractions d'agression sexuelle et de viol.
- C'est bien ça, hein, Sarah Legrin ? Bien, je vais objecter dans un instant, mais pourquoi ? Pourquoi cette volonté d'inscrire le consentement dans les affaires de viol ? Eh bien parce que je pense que c'est le sens de l'histoire, que ce serait accomplir l'œuvre de Gisèle Halimi que de finir par inscrire le consentement dans la loi.
- Aujourd'hui, pour définir les agressions sexuelles et les viols, vous devez prouver la violence, la contrainte, la menace ou la surprise.
- C'est lacunaire, c'est-à-dire que ça signifie que vous devez prouver la violence, la contrainte, la menace ou la surprise.
- C'est-à-dire que l'absence de consentement n'est pas le cœur de la définition pénale de l'agression sexuelle et du viol, contrairement à ce qui se passe dans beaucoup de pays, y compris récemment.
- C'est-à-dire qu'il y a des pays qui ont fait ce choix, notamment après la vague MeToo, de mettre le consentement dans leur loi.
- On a aussi signé des traités internationaux, comme la Convention d'Istanbul, et on a les organismes d'application de ces traités qui nous enjoignent maintenant à faire du consentement le cœur de cette définition.
- Et en réalité, ça permettrait de clarifier, parce que le consentement, il est partout dans les procédures pénales liées aux agressions sexuelles et aux viols, mais il n'est pas défini.
- Cela peut donner lieu, justement, à des défenses d'accusés qui vont eux-mêmes définir le consentement comme ils l'entendent.
- Et surtout, cela ne permet pas forcément de couvrir tous les cas, et tous les cas, notamment, de vulnérabilité de la victime, avec des effets de sidération, et tous les cas de rapports de domination.
- Donc c'est l'idée de la rendre plus exhaustive, cette loi, mais aussi plus claire, plus nette, et d'affirmer aussi, aux yeux de tous, que c'est le consentement qui fait la différence entre la sexualité et la violence.
- Alors, il y a des débats transpartisans, autour de votre proposition de loi.
- Il y a des personnalités, des femmes politiques de gauche, comme Clémentine Autain, qui ne sont pas d'accord, et qui estiment que, d'abord, le consentement est un mot ambigu, il concerne l'attitude de la victime et non de l'agresseur.
- Elle dit, le consentement, c'est l'adhésion et l'acceptation, n'est-ce pas aussi de la soumission ? Ne peut-on pas consentir dans le cadre d'un rapport de force ? Un violeur ne peut-il pas obtenir le consentement de sa victime par la force, par, je ne sais pas, une forme de domination ? Bien sûr, mais c'est précisément pour cela qu'il faut le mettre dans la loi et le définir.
- Moi, je ne propose pas de juste mettre non consenti et de s'en...
Transcription générée par IA