Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Soyez libres, Françoise Degoy, bonjour. Bonjour, Patrick.
- Et ce matin, c'est la taxe Zucman qui vous intéresse. Alors pas vraiment la mécanique, mais ce qu'elle est véritablement devenue, c'est-à-dire d'un côté un totem et de l'autre un tabou.
- Oui, alors Patrick, la taxe Zucman, c'est le totem de la gauche, mais pas seulement, car je vous rappelle qu'elle a été votée en première lecture par l'Assemblée nationale, alors que François Bayrou était Premier ministre.
- Cette taxe dit une chose simple, vous le savez, mais je le rappelle.
- 1800 personnes en France qui possèdent plus de 100 millions d'euros de patrimoine et qui, par un système d'optimisation fiscale, ne payent pas assez d'impôts.
- Leur prélevé 2% par an rapporterait entre 15 milliards pour l'EPS et 20 milliards pour les Verts.
- Tout le monde comprend à peu près jusque-là.
- Cette taxe, qui est devenue l'étendard du Parti socialiste et de son contre-budget, est devenue une sorte de totem d'immunité, ou si vous préférez, une ligne rouge, car elle symbolise le cœur.
- Le cœur de la gauche, la justice sociale, tout ce que vous optimisez en clair, en impôts, c'est tout ce qui ne va pas dans les hôpitaux, les écoles, les services publics.
- Ça, c'est ça le principe pour la gauche.
- Pour la gauche, et c'est un tabou à droite.
- Oui, et surtout chez les milliardaires.
- C'est assez nouveau ce qui s'est passé ce week-end quand même, Patrick, et c'est ça qui m'a véritablement frappé.
- Les milliardaires se sont organisés en cohorte pour contre-attaquer.
- C'est d'abord le patron du Medef qui accuse Gabriel Zucman de vouloir ruiner l'économie, rien que ça.
- Archevêque, vous savez, ce milliardaire, 375 millions d'euros de patrimoine qui écume les plateaux télé depuis 48 heures pour expliquer qu'il n'aurait pas les liquidités pour payer la taxe Zucman.
- Et le boss en personne, Bernard Arnault, 157 milliards de fortune personnelle qui accuse Gabriel Zucman d'être d'abord un militant d'extrême-gauche et d'être incompétent.
- Une rage volontaire pour créer le clivage et faire tourner l'opinion.
- Jusqu'à présent, plutôt favorable à la taxe Zucman.
- Et voilà que les économistes s'en mêlent.
- 7 prix Nobel d'économie disent « vive la taxe ».
- L'équipe adverse contre-attaque en sortant ses économistes.
- Ce dispositif est mal foutu et Zucman, en gros, est un imposteur.
- Et qu'est-ce que ça dit, François ? D'abord que tous les journalistes sont devenus des spécialistes d'économie diplômés de Berkeley.
- Alors là, tout le monde y va de son commentaire, de sa question, de son analyse.
- Nous ici, au moins Patrick, on est honnête.
- Nous ne sommes pas capables, je vous le dis, de déficeler un mécanisme de fiscalité aussi complexe.
- En revanche, ça dit surtout ce qu'est un budget.
- Un budget, c'est l'heure de vérité en réalité.
- Et le budget remet en scène, comme jamais aujourd'hui, le clivage gauche-droite, le combat contre la politique de l'offre, qui consiste en gros à soutenir les entreprises, et la politique de la demande, qui consiste à redonner du pouvoir d'achat.
- Gabriel Zucman et sa taxe ravivent ce clivage plutôt sain en réalité.
- Et qui démontre, si besoin était, que le « en même temps » n'existe plus.
- Et d'ailleurs, a-t-il jamais existé autrement, que comme un artifice de communication ? Et ça démontre que la gauche et la droite, c'est pas pareil.
- Emmanuel Macron a eu 7 premiers ministres.
- 7 premiers ministres de droite.
- Comme disait Mitterrand, le centre n'est ni de gauche, ni de gauche.
- Et la taxe Zucman ravive le combat gauche-droite.
- Et moi je dis, c'est effectivement très sain dans ce pays.
- Voilà, c'est un débat en tout cas.
- Je ne sais pas quelle est votre réaction autour de cette taxe Zucman.
- Donc, pour toucher effectivement les plus grands.
- Sur le...
- Le patrimoine professionnel.
- C'est pas le patrimoine personnel, quoi.
- C'est toute l'ambiguïté, toute la question, bien sûr.
- Et ce que vous avez dit tout à l'heure.
- C'est-à-dire qu'évidemment, il n'y a pas forcément toujours des liquidités en face, quoi.
- Il a répondu à ça, Gabriel Zucman.
- Oui, non mais...
- Il a été repris de voler.
- Oui, mais tout le monde...
- Lui-même s'est dit, oui, bon, c'est pas tout à fait...
Transcription générée par IA