Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Chaque matin, 8h-8h, soyez libres. Elisabeth Lévy est avec nous. Évidemment, le mardi, mercredi et jeudi.
- Bonjour, Elisabeth Lévy. Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- Plus de la moitié des Français soutiendraient la journée d'action. Donc vous voulez revenir autour de ce chiffre.
- Surtout de cette journée, parce que ça m'étonne un peu. Mais enfin bon, c'est un sondage de la BFM. C'est sérieux.
- Et 56% soutiennent... Vous ne croyez pas tout ce que disent les sondages, quand même.
- Non, enfin, c'est une espèce de tendance. Voilà. C'est une mesure de l'humeur. Donc 56% soutiennent ou au moins ont de la sympathie.
- Et un quart seulement désapprouvent. Alors soyons clairs. Si on interrogeait les commerçants, les indépendants, tous ces gens dont beaucoup se sont levés à 4h du matin pour travailler quand même, le résultat serait sans doute... Oui.
- ...sans doute très différent. Leur problème à eux, c'est souvent... Ce n'est pas d'avoir des jours fériés qui, pour eux, sont souvent travaillés.
- C'est les journées de vente perdues, les pillards et les casseurs. Bon, je ne suis pas sûr que l'adhésion sera aussi élevée ce soir si les black blocs et des militants chauffés par toutes sortes de discours cassent, agressent des policiers et offrent des images de guerriers urbains.
- Cependant, je ne sais pas du tout si ça va se passer. Peut-être, je l'espère, que ce sera très calme.
- Alors bon, je suis quand même un peu étonné par ce succès, parce qu'on proteste contre un budget qui n'est plus sur la table, contre un gouvernement démissionnaire. Et aussi, en fait, si on regarde bien, ça va être essentiellement une grève de fonctionnaires où là, les syndicats risquent de mobiliser quand même massivement. C'est plus massif aujourd'hui, mais quand même pas mal.
- Alors je les ai entendus, ces syndicats. Ils parlent du musée des horreurs du budget, d'une brutalité sans précédent. Pourquoi ? À propos du projet de suppression de 3 000 postes dans la fonction publique et du non-emplacement d'un départ à la retraite sur 3.
- Donc si ça, c'est le musée des horreurs, la brutalité, l'Angleterre de Dickens, on n'est pas rendus. Bref. Et en plus, dernière raison d'étonnement, l'outrance de l'étrême gauche, tous ces appels à casser, même si à la fin, Mélenchon dit « Attention, il faut être très calme », ça devrait être un repoussoir. Eh ben non.
- Bon. Alors comment expliquez-vous cette popularité ? Alors pas... Disons... Je l'expliquerai plutôt par des mauvaises raisons. D'abord à cause d'une haine du président qui devient complètement délirante.
- Je n'ai vraiment aucune excuse pour sa politique ni rien. Mais si vous voulez, voilà, arrêtons les caprices. Je suis désolé. On l'a élu pour 5 ans. Ben il est là pour 5 ans.
- Et c'est comme ça. C'est ça, les... Non mais c'est ça aussi la démocratie. C'est d'assumer son vote. Alors la grève... Il y a peut-être la grève par procuration.
- Vous vous rappelez ? On disait ça en 94. Oui, c'est vrai. Ben oui. Alors bon, c'est moins massif.
- Les cheminots avaient quand même réussi à faire croire à tout le monde, dont votre servante, qu'ils ne se battaient pas pour leur retraite mais pour la République.
- Eh ben aujourd'hui, peut-être que les gens sont et je les comprends solidaires, des policiers, des infirmières, des professeurs. Seulement, voilà, on fera aucune économie.
- On va jamais s'en sortir si on diminue pas notre pléthorique fonction publique d'une façon ou d'une autre. Et puis il y a ce consensus suicidaire pour ce que Françoise appelle la République sociale en général et la réforme des retraites.
- En particulier, oui, je crois que c'est suicidaire parce que finalement, ça revient toujours à la même chose. Ça revient à écraser les jeunes actifs, notamment, sous les cotisations, à les empêcher de progresser.
- C'est ça, en fait. C'est que ce refus du réalisme en matière de retraite me désole. Que les Français vivent plus longtemps ni changer, c'est sacré. Et puis je termine vite là-dessus.
- Il y a cette croyance partagée par tout le monde, si vous voulez. Alors là, ben, c'est massif.
- C'est aussi chez les électeurs de droite....
Transcription générée par IA