Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio, comment va la planète ? » « Eh bien la planète, elle se réchauffe et ça a des conséquences pour le moins inattendues.
- On en parle avec notre invité, Joël Bouey. Bonjour ! » « Bonjour ! » « Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes vigneron, quel beau métier.
- Vous êtes dans le Gers, un vrai gascon. Vous êtes à Saint-Mons, c'est ça ? » « C'est tout à fait ça. » « J'ai bien prononcé ? » « Tout à fait. » « Parfait. J'ai toujours un doute comme je ne suis pas du Sud.
- Saint-Mons, donc dans le Gers. On est toujours un peu du Sud sur Sud Radio quand même.
- Vous êtes le co-président de l'interprofession des vins du Sud-Ouest et président des Vignerons Coopérateurs de France.
- Je l'ai dit, pourquoi le vin est de plus en plus alcoolisé ? D'abord, vous dans le Gers, vous pouvez le mesurer.
- Les vins de 2021, par exemple, il est plus fort en moyenne que le vin de 1990.
- Ça, vous le confirmez ? » « Oui, tout à fait. On le confirme et on le voit presque année après année que tout participe en fait à cette évolution.
- D'une part, déjà, le travail au vignoble que nous vignerons, nous pratiquons parce que nous nous sommes rendus compte au fil du temps et dans la pratique de notre métier que pour affiner le goût du vin et être de plus en plus en phase avec les attentes des consommateurs, il faut qu'on ramasse des raisins extrêmement mûrs.
- Et donc, plus on laisse la vigne.
- Et plus on a une forme de concentration de sucre dans les raisins et donc de richesse dans l'alcool potentiel.
- Et donc, on a gagné comme ça quelques degrés par ce séjour qu'on mettait un peu plus à la vigne.
- Et puis après, il y a la hauteur de végétation.
- On a des vignes qui aujourd'hui ont beaucoup plus de feuillages que 20, 30 ou 40 ans en arrière.
- Et donc, une capacité à photosynthétiser, j'allais dire, à traiter, digérer la lumière et concentrer des sucres supplémentaires.
- Donc, ça, ça participe.
- Et puis, évidemment, et on le vit ces jours-ci, n'en doutons pas, les conditions météo évoluantes, ces grandes vagues de chaleur font qu'à un moment donné, la disponibilité en eau est moindre.
- Et donc, quand la disponibilité en eau est moindre, la vigne, pour vivre, elle récupère l'eau.
- Là où il y a de la disponibilité.
- Et là où il y a la disponibilité, c'est souvent dans les raisins.
- Et dans les raisins, elle récupère l'eau.
- Il y a une concentration à l'intérieur de la baie et dans les niveaux de quantité de sucre qui augmente proportionnellement à la quantité totale de l'alcool qui va avec.
- Alors, ce qui fait qu'aujourd'hui, pour me donner une idée, Joël Boué, merci beaucoup parce que c'est vraiment très pédagogique ce que vous venez de nous faire.
- Et on pourrait presque devenir vigneron grâce à vous.
- Ce serait bien, d'ailleurs, qu'on aille vous aider.
- Joël Boué, ça, je sais que vous recrutez toujours.
- Ça veut dire que vos dernières cuvées, par exemple, elles titrent à combien ? Et si je prends un exemple, au début des années 90, elles titraient à combien ? Pour nous, c'est page emblématique qui est le Tanat, dans le sud-ouest, pour faire aller rouge de Saint-Mont ou de Madiran.
- Eh bien, on devait être allé, je n'ai plus la mémoire exacte, mais à quelque chose comme 12-13 degrés dans les années 80.
- Oui.
- Nous arrivons régulièrement à des niveaux de 14-15 degrés potentiels à la récolte aujourd'hui.
- Oui, ce qui est considérable.
- Comment vous faites pour limiter le phénomène ? Parce que j'imagine que ça a des conséquences gustatives.
- Ah mais ça, bien sûr que ça a des conséquences gustatives.
- Et puis ça a des conséquences, notamment, par le fait que l'alcool, eh bien, finalement, c'est un équilibre général qui se fait.
- Et cet alcool à 15 degrés, alors il finit par peser quand on buz ou qu'on en boit trop.
- Oui.
- Mais quand on boit un verre de vin, il participe à l'équilibre général de ce qu'on est...
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