Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Regards de Femmes, Michel Vianès.
- Bonjour Michel.
- Bonjour Jean-Marie.
- Présidente de l'organisation non-gouvernementale Regards de Femmes.
- Alors Michel, aujourd'hui vous revenez sur un vote que vous trouvez très important, ça s'est passé au Parlement européen.
- C'était il y a un peu plus d'une semaine, le Parlement européen qui a révisé une directive à une très large majorité.
- Ça concerne un sujet sensible, c'est pour protéger les enfants d'abus sexuels.
- Mais en plus, le vote dont vous allez nous parler va nous permettre de les protéger beaucoup mieux, notamment sur Internet.
- Tout à fait. L'exploitation sexuelle des enfants demeure une forme extrême de violence.
- Et le Conseil de l'Europe estime qu'un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles.
- Et généralement, dans les trois quarts des cas, c'est perpétré par des proches.
- Mais il y a aussi, on observe de plus en plus de cas d'abus transnationaux.
- Et donc, la directive initiale qui existait depuis 2011 visait à harmoniser les sanctions au sein de l'Union européenne.
- Et son évaluation, qui a eu lieu en 2023, a révélé des lacunes extrêmement importantes face justement aux nouvelles formes de criminalité numérique.
- Que ce soit les contenus diffusés en ligne, l'IA, les plateformes cryptées, etc.
- Et de plus, vous savez bien qu'il y a un certain nombre d'États qui n'ont pas vraiment appliqué.
- Et donc, il y a eu un certain nombre d'États qui n'ont pas vraiment appliqué la directive.
- Oui, ils traînent des pieds en quelque sorte et ils se retrouvent en infraction.
- Alors, c'est quoi les modifications qui ont été votées, Michel ? Notamment en ce qui concerne des poursuites, tiens, aux pénales comme aux civiles ? Oui, tout à fait. Puisque la révision entend d'abord moderniser la définition des infractions, renforcer la coopération transfrontalière et puis protéger davantage les victimes, mais également former les professionnels qui sont en contact avec les mineurs.
- Et le texte, donc, élargit justement...
- Les incriminations à la diffusion en direct d'abus, à la possession de manuels pédophiles, à la création de contenus pédopédographiques via l'IA.
- Et il prévoit aussi des peines plus lourdes en cas de prostitution infantile ou de détention de contenus illicites.
- Mais les eurodéputés ont voté également, et c'est là que le pénal et le civil sont concernés, pour l'abandon total du délai de prescription pour ces crimes, afin de permettre aux victimes de porter plainte à tout moment, mais aussi l'indemnisation.
- Donc le droit à l'indemnisation serait également renforcé sans limite de temps.
- Alors on va aussi revenir à un autre aspect qui est important, c'est la protection des victimes, notamment des gosses.
- Oui, alors les victimes vont bénéficier d'un accompagnement gratuit qui comprendra des examens médicaux, des soins, un soutien psychologique indispensable et une aide à la collecte de preuves.
- Oui, c'est ça.
- Vous savez très bien que le plus difficile, c'est d'apporter les preuves.
- Et les organisations de la société civile, donc justement, seraient autorisées à signaler ces cas d'abus.
- Et puis, moi, ce que j'ai trouvé d'extrêmement important, c'est que tous les professionnels travaillant avec des enfants seraient soumis à un contrôle, a priori, de casier judiciaire et à une obligation de signalement de soupçons d'abus.
- Et donc cette révision, bien sûr, elle s'inscrit dans toute la stratégie globale de l'Union européenne, avec cette réglementation visant à obliger, justement, les plateformes numériques, vous savez que c'est la grande discussion aujourd'hui, à détecter et signaler les contenus licites.
- Et donc, on est bien en discussion là-dessus.
- Et surtout, ce qui est important, c'est que dès maintenant, cette position du Parlement européen sert de base aux négociations avec le Conseil de lieu dans les discussions qui ont lieu à ce sujet depuis le début de la semaine.
- Et puis le but, c'est quand même de permettre que plus jamais une affaire comme l'épouvantable, à faire le square neck, ne se produise.
- Merci beaucoup, Michèle Vianès.
- Je rappelle que vous êtes la présidente de l'ONG Regards de Femmes.
- A bientôt.
- Merci.
- .
Transcription générée par IA