Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Regards de Femmes, Michèle Vianès.
- Bonjour Michèle.
- Bonjour Laurence.
- Alors ce matin, vous vouliez nous parler du cytomegalovirus, le CMV, qu'on connaît très peu et qui est pourtant la première cause des infections congénitales des bébés en France.
- Oui, ce cytomegalovirus qu'on appelle le CMV, c'est un virus très courant de la famille des herpès, qui est généralement inoffensif chez l'adulte, mais qui peut entraîner des complications extrêmement graves lorsqu'il est contracté pendant le premier trimestre de la grossesse.
- C'est l'infection congénitale la plus fréquente en France.
- Et chaque année, il y a environ 3400 nourrissons qui en sont atteints et plus d'un tiers va présenter des séquelles extrêmement graves, surdité, retard psychomoteur et mental et carrément paralysie cérébrale.
- Et donc les parlementaires, dans la loi sur la santé publique de 2024, ont demandé qu'il y ait un épistage systématique pour les femmes enceintes, ainsi que des campagnes d'information sur ce virus et sur les moyens de s'en protéger.
- Mais la Haute Autorité de Santé n'a toujours pas émis d'avis favorable à l'application de cette loi.
- C'est pourquoi la députée Marie-Pierre Rixin a organisé la semaine dernière à l'Assemblée nationale une conférence d'information pour les responsables de la santé publique.
- Elle a mis en place des associations, entre autres, sur cette affection méconnue et dramatique pour les enfants qui en sont atteints, ainsi que pour les parents qui l'ont transmis parce qu'ils ignoraient avoir été eux-mêmes contaminés.
- Vous parlez du dépistage systématique pour les femmes enceintes, mais comment s'en protéger ? D'abord rappelez que les femmes les plus vulnérables sont celles qui n'ont encore jamais été infectées par ce virus, c'est-à-dire la moitié des femmes de 15 à 45 ans.
- La moitié des femmes sont plus vulnérables que celles qui n'ont pas été infectées. C'est-à-dire la moitié des femmes de 15 à 45 ans.
- C'est-à-dire la moitié des femmes de 15 à 45 ans.
- Et qui vont l'être en début de grossesse, et le plus souvent par l'intermédiaire de leurs enfants aînés, si vous voulez, qui ont moins de 3 ans et qui fréquentent une collectivité.
- C'est pourquoi il est vraiment essentiel de sensibiliser les femmes enceintes, mais aussi les professionnels de santé, à ces risques et aux mesures de prévention possibles.
- Parce qu'il y a un manque de connaissances et d'informations, également des professionnels, peu de campagnes, de sensibilisation nationale, alors que cette prévention est indispensable, et que le CMV n'est pas inclus dans les dépistages systématiques de la grossesse.
- Donc il faudrait, avant la grossesse, vérifier l'immunité au CMV, et ça se fait tout simplement par une prise de sang, et pour éviter aussi les contacts avec les fluides corporels.
- Alors c'est la salive, c'est l'urine, c'est les larmes des jeunes enfants, et pendant la grossesse, faire comme pendant le Covid, se laver soigneusement les mains après tout contact justement avec les fluides corporels.
- Éviter également de partager des couverts, des tétines ou des serviettes avec eux, ne pas goûter à leurs plats, et puis aller jusqu'à ne pas les embrasser sur les joues ou sur la bouche si on ne sait pas son état par rapport à la contamination au CMV.
- Oui, ce n'est pas évident quand même.
- Oui, avec son bébé.
- Donc voilà pour les règles de prévention.
- Comment on peut savoir si on a été contaminé et que faire dans ce cas-là alors ? Eh bien justement, il suffit d'une prise de sang en début de grossesse pour détecter la présence d'anticorps.
- Et il y a des traitements antiviraux qui sont disponibles et efficaces, mais seulement ils doivent être administrés avant 21 semaines de grossesse, donc vraiment pendant le premier trimestre comme je le disais en début.
- Et le virus peut aussi être détecté chez le foetus par amniocytes, par synthèse, mais également par des tests pratiqués sur les urines, la salive ou le sang du nouveau-né, pour qu'il y ait un dépistage systématique et prescrire rapidement un traitement adapté.
- C'est pour ça que ne pas le dépister, c'est tout simplement refuser aux femmes d'être informées sur leur santé, et surtout ne pas les considérer comme responsables de la santé de celles de leurs enfants à venir.
- Voilà, et c'est pour...
Transcription générée par IA