Retranscription des premières minutes :
- « Direction le Tarn où avait lieu, on en parlait hier, cette Turboteuf. Turboteuf, c'est quoi ? C'était le nom de l'événement organisé par les opposants à l'autoroute A69.
- La préfecture du Tarn craignait des débordements, des affrontements.
- Et bien finalement, il y en a bien eu. Ça s'est passé comme prévu malheureusement.
- On en parle avec notre invité. On est avec tout de suite Bernard Carayon qui est avec nous, le maire d'Hiverdroite de la ville de Lavore, à quelques kilomètres de cette Turboteuf.
- Bonjour Bernard Carayon.
- Bonjour.
- À quelques kilomètres de ce qui s'est passé hier, des affrontements, des jets de pierre sur les CRS notamment, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Vous commencez à vous habituer ou pas à cette ambiance sur place ? Est-ce qu'on peut s'habituer à la violence et à la stupidité ou l'agressivité de ces gens ? Chaque fois qu'ils manifestent contre l'autoroute, à chaque fois, ça dégénère. Là, depuis 48 heures, il y a 200 ou 300 black blocs, c'est-à-dire des gars qui sont venus pour passer un bon week-end, c'est-à-dire taper sur des gendarmes ou sur des policiers.
- S'ils ne le font pas, ils ne passent pas un bon week-end.
- Et puis il y a une cinquantaine de Fiché-S, c'est-à-dire des gens qui appartiennent à ce qu'on appelle la mouvance ultra-radicale de l'extrême-gauche, mais qui sont soutenus, il faut dire, des choses telles qu'elles sont, par la France insoumise et par les écologistes.
- Vous avez ceux qui pratiquent la violence en direct, et puis ceux qui la couvrent en disant « Finalement, cette violence, elle est parfaitement légitime parce qu'elle répond à la violence de l'État, parce que comme l'autoroute est illégale, on peut faire des choses illégales. » Ben non, d'abord, l'autoroute, elle n'est pas illégale, et ensuite, la violence est interdite dans un pays démocratique.
- Pour l'instant, l'autoroute n'est pas illégale, jusqu'à preuve du contraire, on attend une décision de justice définitive.
- Ça, c'est vrai.
- Mais quoi qu'il en soit, le chantier a repris.
- Il y a une chose qui frappe Bernard Carayon, qu'on soit pour ou contre l'autoroute à 69, et heureusement que tout le monde n'est pas violent dans cette histoire, quels que soient les deux camps, d'ailleurs, c'est l'impuissance de l'État.
- C'est-à-dire qu'on sait qu'une manifestation aura lieu, on sait qu'elle est interdite, malgré tout, elle a lieu, malgré tout, elle dégénère, et on est obligé d'envoyer des centaines et des centaines de CRS et de gendarmes mobiles pour limiter la casse.
- C'est exact, c'est exact, mais c'est vrai aussi qu'il y a une montée, la violence et la criminalité dans notre pays, elle a explosé depuis une dizaine d'années.
- La réponse de l'État, c'est une réponse de briquet de broc.
- Là, l'État a encerclé, en quelque sorte, les manifestants, donc a contenu la violence dans un espace privé, celui du château de Mont-Ascopon, mais dans notre société, la violence explose sans que l'État apporte une réponse, c'est parce que la justice n'est pas dissuasive.
- Des gamins de 12 ans, 13 ans, 14 ans, lancent des pierres sur des policiers, font le souffle pour des trafiquants de drogue, etc.
- Ils ne craignent rien, mais qu'est-ce que vous voulez qu'ils craignent ? On est dans une société d'impunité totale.
- Moi, il y a quelques semaines, j'ai convoqué quatre gamins qui avaient cassé des vestiaires près d'un terrain de rugby, pendant le déjeuner.
- J'ai convoqué les gamins.
- J'ai convoqué les gamins avec les parents, et puis je les ai fait payer.
- Et là, si vous voulez, la réponse, elle est plus pragmatique, elle est directe.
- C'est là que les parents passent à la caisse, ils font réfléchir à leurs gamins.
- Et en plus, les parents m'ont remercié.
- Mais ce genre de réponse, c'est quoi ? C'est la politique de Dantonière, on fait du coups humains.
- Vous ne pouvez pas faire ça.
- Dans la banlieue toulousaine, dans la banlieue parisienne, ou à Marseille.
- Ce n'est pas possible.
- Un mot pour rappeler aussi qu'il y a eu des actes de violence, même si c'est moins spectaculaire, parce que moins nombreux et pas dans des manifestations, il y a eu des actes de violence venant de certains partisans...
Transcription générée par IA