Retranscription des premières minutes :
- Bonjour, Justin Gauthier. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes secrétaire générale de la CGT Spectacle, premier syndicat du secteur culturel, il faut le rappeler.
- La CGT, qui a donc appelé les artistes, techniciens et personnels administratifs ou d'accueil, a refusé de jouer au Festival d'Avignon en cas de présence de la ministre de la Culture, Rachida Dati, ou même d'un autre membre du gouvernement, Bayrou.
- Elle n'est toujours pas venue, là, non, encore ? Elle n'est pas venue, mais nos sources indiquent qu'elle viendrait demain. Voilà. Donc on se prépare pour lui faire l'accueil qu'il se doit.
- L'accueil qu'il se doit. Vous allez nous en parler. Alors elle a déclaré que ce festival n'appartient pas à quelques syndicalistes.
- Cette appropriation est scandaleuse. C'est pas une histoire de gauche ou de droite. C'est du sectarisme. Vous êtes sectaire du côté de la CGT ? Ah, ça nous fait beaucoup rire, parce qu'on a fait signer une tribune à l'ensemble des salariés sur le Festival d'Avignon.
- Elle recueille maintenant 30 000 signatures en deux jours. Et donc nous, notre propos, il est syndical. C'est-à-dire que depuis un an et demi, on a des coupes budgétaires qui impactent nos métiers de manière très forte. On attend des réponses de la ministre, parce qu'on est mobilisés depuis un an et demi.
- Et on a zéro réponse. Donc après utiliser des arguments comme le racisme, le sectarisme, c'est des arguments un peu minables.
- Un peu minables, carrément. Alors elle répète qu'il n'y a pas eu de coupes budgétaires au ministère de la Culture.
- Ah ben il y a eu des coupes budgétaires.
- L'année dernière, 96 millions d'euros. Cette année, 50 millions d'euros ont été coupés. Et donc elle affirme dans la presse qu'il n'y avait pas eu de coupes budgétaires.
- Ou elle affirme aussi que ces coupes budgétaires n'ont aucune conséquence dans le secteur. Il n'y a qu'à regarder l'activité de ce début d'année.
- Premier trimestre, moins 17% dans le secteur. Donc pour nous, c'est une catastrophe. Et puis ça vient de partout, de l'État, des collectivités territoriales.
- Les collectivités territoriales ont alors demandé 2 milliards d'économies.
- 2 euros d'économies lors de la dernière loi de finances. Ça se répercute directement sur les budgets culturels qui sont versés par ces collectivités.
- Et donc nos professions, elles sont acculées, quoi. Et puis là, en mardi, on va avoir sans doute la douche froide avec les annonces du gouvernement Bayrou.
- Donc non, non, ils sont pas les bienvenus à Avignon.
- Ils sont pas les bienvenus. Mais en même temps, j'ai vu que c'était quand même relativement bien partagé. Pas évident non plus quand on est dans le off, une petite compagnie qui a pas beaucoup d'argent.
- Pas beaucoup d'argent, justement, de se dire « Bah là, je vais pas jouer s'il y a Mme Dati ou s'il y a tel ministre, Justin Gauthier ».
- Après, le mot d'ordre est très simple. C'est de dire que lorsque Mme Dati arrive dans un lieu, on appelle les salariés à se mettre en grève.
- Mais on n'a pas appelé l'ensemble du festival à se mettre en grève. On a appelé le lieu qui reçoit le ministre à se mettre en grève.
- Donc il y a un préavis de grève qui est déposé. Et après, les salariés décident évidemment de leur mode d'action qui peut passer par la grève.
- Vous demandez sa démission.
- Alors on demande sa démission pour plusieurs raisons. Déjà pour les coupes budgétaires, puisqu'on attend une réponse politique qui ne vient pas.
- Et aussi à cause des affaires qu'elle traîne, quoi. Donc nous, on veut s'adresser à l'ensemble de la profession pour dire que c'est pas possible d'avoir une ministre qui va être envoyée en correctionnelle, certainement, pour des faits de corruption.
- Elle est accusée d'avoir perçu de l'argent du secteur privé, argent qui aurait influencé ses votes au Parlement européen.
- Donc au moment même où elle est en train de casser le service public dans nos professions, on pense qu'il y a des accusations très graves.
- En tout cas, il y a des suspicions très graves quant à des collusions avec le secteur privé, quoi. Voilà. On trouve ça inadmissible, en fait.
- C'est vrai....
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