Retranscription des premières minutes :
- L'invasion russe en Ukraine, à laquelle la France, l'Allemagne, la Pologne et la Grande-Bretagne tentent de mettre fin les Européens qui ont proposé hier ou demandé hier un cessez-le-feu de trois mois à la Russie lors d'une visite à Kiev, proposition rejetée par Vladimir Poutine qui, en revanche, propose à Kiev des discussions directes mais sans cessez-le-feu qui auraient lieu à Istanbul.
- Alors, est-ce que les Ukrainiens doivent accepter ? On en parle avec l'une d'elles. Bonjour Lyudmila Totiyeva.
- Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes Ukrainienne installée en France, experte auprès du laboratoire d'idées européenne Future Innovation Systems. Est-ce que l'Ukraine doit accepter cette proposition de Vladimir Poutine pour vous ? Bonne question. Je pense que la proposition de Vladimir Poutine, c'est surtout, elle sert à gagner du temps.
- Gagner du temps pour montrer aux Américains que la Russie, elle est ouverte à accepter quand même de négocier.
- Pour de vrai, d'une manière sérieuse. Et en même temps, remettre toute la question sur les négociations en 2022. Pourquoi ? Parce que Poutine a dit à lui-même, on voudrait reprendre les négociations qui étaient interrompues en Istanbul en 2022.
- Et qu'est-ce que ça signifie concrètement ? Que c'est les conditions que la Russie a exigées à l'époque. C'était la dénazification de l'Ukraine, démilitarisation.
- Ce que la Russie appelle dénazification de l'Ukraine, évidemment, ça c'est le terme officiel utilisé par le crémien.
- Démilitarisation, ça veut dire suppression de l'armée ukrainienne, tout simplement. Et annexion, évidemment, d'un certain nombre de territoires.
- Je vais vous poser la question la plus douloureuse, parce qu'évidemment, on est après plusieurs années de guerre, d'invasion russe.
- Est-ce que les Ukrainiens sont prêts à renoncer durablement à certains de leurs territoires aujourd'hui pour que les armes se taisent ? Durablement, non. Ça, c'est sûr. Parce que ça veut dire que tous les efforts qui étaient faits...
- de la part des Ukrainiens en termes d'efforts, enfin, je veux dire, les pertes humaines et tout ce qu'on subit jusqu'aujourd'hui, ça n'a servi à rien.
- Ça a sauvé Kiev. Les Russes voulaient prendre Kiev en trois jours au début, ils ne l'ont pas fait.
- Et ils ont tenté de prendre Kharkiv, ils n'ont pas réussi à le faire. En revanche, effectivement, militairement, ça paraît inconcevable à court terme de reprendre le Donbass, de reprendre la Crimée, par exemple, ou la région de Zaporizhia.
- Oui, mais renoncer au territoire qui nous appartient, ça veut dire...
- C'est-à-dire accepter le fait que dans le XXIe siècle, on peut juste avoir encore une autre fois le droit international balayé d'un révert de l'amant et que même les plus puissants comme, soi-disant, les États-Unis et les pays européens n'ont rien, vraiment, comme poids de levier ou levier ou poids contre Poutine.
- Et c'est ça qui est là. Ça, c'est très dangereux. Parce que ça ouvre une sorte de boîte de Pandora qui pourrait avoir des conséquences mondiales.
- Et ce n'est pas que l'Ukraine qui est concernée, c'est tout le continent européen, mais pas que...
- Taïwan, par exemple.
- En d'autres termes, les frontières ne seraient plus respectées.
- Je vous dis ça parce que la France, en son temps, a été obligée, au terme d'une défaite militaire, de renoncer durablement, en tout cas pendant 50 ans, à l'Alsace-Lorraine.
- On sait à la fin comment on l'a récupérée au prix d'une autre guerre particulièrement sanglante.
- Les Européens qui sont venus manifester leur soutien hier à Kiev, quatre pays, ou plutôt quatre dirigeants, étaient présents.
- Est-ce que c'était suffisant pour vous ? Est-ce une bonne nouvelle pour vous ? Et est-ce que, surtout, les Ukrainiens ont confiance en ce soutien qu'ils éclamaient ? La confiance, c'est plutôt en Europe unie, qui est derrière l'Ukraine.
- C'est aussi dans le fait qu'il y avait 2 milliards d'euros d'aides militaires qui étaient annoncées il y a deux jours, par d'ailleurs Kaya Kalas, la chef de la diplomatie européenne.
- Mais surtout, il y a quand même la compréhension que les États-Unis, sans avoir été présents lors de cette réunion, ils étaient là pour assurer, par exemple, le contrôle de cesser le feu, même prêts à donner plus à l'Ukraine si Poutine devrait renoncer à cesser ce seuil.
- Est-ce que ça signifie qu'en...
Transcription générée par IA