Retranscription des premières minutes :
- C'est ça.
- Hier, l'administre de la Santé, Catherine Vautrin, a détaillé le plan de François Bayrou pour faire des économies sur la santé, demandant et confirmant aux patients de se responsabiliser.
- Un plan d'économie de 5 milliards pour les dépenses de santé.
- Bonjour Sébastien Guérard.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes président de l'Union Nationale des Professionnels de la Santé.
- J'aimerais vous faire réagir déjà à cette déclaration dans cette interview donnée au Monde hier.
- « Il faut arrêter avec cette idée que l'assurance maladie, c'est gratuit, j'y ai droit », martèle la ministre.
- Comment vous réagissez à ces propos ? C'est probablement un des propos avec lesquels je suis le plus en phase avec la ministre.
- Et j'entends cette notion de responsabilisation du patient auquel elle appelle.
- Responsabiliser, oui. Culpabiliser, non.
- J'ai le sentiment aujourd'hui qu'on peut...
- Il y a quand même des choix politiques antérieurs imposés par les gouvernements précédents voulant amener un tir payant généralisé pour permettre un meilleur accès possible aux soins.
- Et ce qu'on peut constater sur le terrain, c'est que ça fonctionne.
- En revanche, effectivement, derrière, il y a des effets de bord.
- Et parmi ces effets de bord, un patient qui ne voit plus ce que coûte le soin et qui n'a plus conscience de ce que ça pèse dans la dépense.
- Et donc, qui considère ça comme un droit, comme un acquis.
- Et qui, aujourd'hui, tombe dans une forme de consumérisme.
- Là où on peut rentrer un petit peu dans le détail de ce qui a été fait.
- Notamment avec ces franchises médicalisées.
- Le doublement du plafond des franchises médicales, c'est ça, à 100 euros par an.
- Pour moi, c'est une mesure qui n'a pas de sens.
- On voit bien que les franchises existent déjà.
- Elles n'ont absolument en rien responsabilisé et réouvert les yeux sur le patient.
- Sur le coût réel de ses soins.
- Ce qui est d'autant plus affligeant dans les mesures qui ont été annoncées hier par la ministre, c'est qu'elle souhaite que ce soit les professionnels eux-mêmes qui récupèrent au comptoir.
- C'est comme ça qu'elle l'a annoncé.
- Donc, on dit que ça va plutôt être pour nos copains pharmaciens.
- Mais je pense que l'ensemble des professionnels de santé vont être mobilisés sur ce sujet.
- De récupérer cette nouvelle contribution.
- Ce qui veut dire quoi, concrètement, honnêtement, pour les gens qui nous écoutent, qui ne comprennent pas très bien ces histoires de comptoir, de reste à charge, Sébastien Guérard ? Qu'est-ce qui changerait, en fait ? Concrètement, c'est qu'aujourd'hui, l'assurance maladie a du mal à récupérer ses franchises médicales.
- Pour la pure et simple raison que beaucoup de patients sont en ALD, donc ont une prise en charge à 100%, et donc ne font jamais d'avance de frais.
- Donc, l'assurance maladie n'est pas en capacité d'aller récupérer ses franchises médicales.
- Donc, aujourd'hui, la ministre nous annonce qu'elle double le plafond de la franchise.
- Donc, elle va passer de 50 à 100 euros.
- Elle nous explique qu'elle veut mensualiser le plafond pour protéger les plus démunis à 8 euros.
- Mais demande aussi aux professionnels de santé.
- d'aller récupérer cet argent.
- Or, nous, nous n'avons pas collecteur de données publiques.
- Donc, les professionnels de santé sont farouchement opposés à ce que la ministre met sur la table.
- Alors, parmi les autres mesures annoncées, on peut faire des économies, Sébastien Guérard, les arrêts maladie.
- Selon le gouvernement, il y aurait des dérives et des abus.
- Alors là, est-ce que vous validez ou c'est la culpabilisation ? La question, elle est trop complexe pour qu'on y réponde de façon binaire.
- En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il y a un dérapage avec une augmentation de la consommation d'indemnités journalières.
- Ça, c'est très factuel.
- Ce qu'on sait aussi, c'est que plus de deux tiers de ces arrêts de travail sont des arrêts de travail longs.
- Donc, aujourd'hui, la question qui doit être posée, c'est comment on contrôle et comment on s'assure que ces patients en arrêt pour des arrêts de travail longs soient bien justifiés.
- Ensuite, en ce qui concerne les arrêts de travail courts, moi, ce que je note, c'est l'absence de courage politique de la mesure puisque...
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