Retranscription des premières minutes :
- Le château de Versailles qui s'apprête à accueillir l'événement Choose France en anglais.
- Ça veut dire choisissez la France.
- Événement international de prestige instauré par Emmanuel Macron qui a lieu tous les ans.
- On accueille des patrons de très grands groupes étrangers pour qu'ils viennent investir en France.
- Cette année, on devrait battre un record.
- C'est ce qu'a dit le président de la République qui annonce plus de 20 milliards d'euros d'investissement.
- Est-ce que ce sommet, c'est de la communication ou est-ce qu'au contraire, c'est un atout majeur ? On en parle avec notre invité François-Xavier Carayon.
- Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio.
- Vous êtes avocat et consultant en stratégie.
- Première question, 20 milliards d'euros d'investissement annoncés au terme de ce sommet par Emmanuel Macron.
- C'est des investissements qui se présentent concrètement comment normalement ? Oui, quand on entend cette somme de 20 milliards d'euros, on peut naturellement se réjouir.
- Mais en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que c'est une sélection d'investissements.
- Il y a de très nombreux investissements en France chaque année.
- Certains ont pour but de racheter, par exemple, des entreprises françaises.
- Ceux-là, naturellement, ne sont pas présentés à Choose France, puisqu'ils font plutôt le lit de notre désindustrialisation.
- Là, on a choisi évidemment de se concentrer sur les investissements qui pouvaient nous profiter, ceux qui vont nourrir des projets de développement dans nos entreprises.
- Donc ça, c'est des ouvertures d'usines, c'est des extensions d'usines, par exemple ? Alors oui et non, il se trouve qu'en France, les investissements sont principalement dans la recherche et le développement.
- Si on compare l'impact en matière de création d'emplois entre les investissements étrangers en France et les investissements étrangers en Espagne, par exemple, les investissements étrangers en France créent quatre fois moins d'emplois.
- Donc on a des investisseurs étrangers qui se disent « Tiens, je vais pouvoir monter un labo, un centre de R&D en France, utiliser d'une certaine façon la matière grise de nos ingénieurs et de nos managers. » Mais pas donner du travail à nos ouvriers, si je vous comprends bien, c'est ça ? Exactement, exactement.
- Alors, le bon signe malgré tout derrière tout ça, c'est que si ces investissements sont manifestement davantage tournés vers l'innovation, la recherche et le développement, c'est qu'on a un haut niveau, j'imagine, de compétences et de formation en France.
- Oui, tout à fait.
- Et à ce titre, quand on parle de « Choose France », on a à la fois envie de se réjouir et de sourire.
- C'est-à-dire qu'on se dit « Ce genre d'événement, dans ce genre d'événement, le président Emmanuel Macron a tout l'air un peu d'un VRP.
- Il fait la promotion comme ça, de façon très marketing de nos talents.
- C'est l'office de tourisme, en quelque sorte.
- C'est l'office de tourisme.
- Alors, si on veut être optimiste, si on veut être positif, on se dit « C'est bien », parce que ça permet de montrer que la France est très active dans un certain nombre de marchés technologiques, en intelligence artificielle, etc.
- Donc, on peut se moquer, mais en même temps, ça a une forme d'efficacité, mais ça ne résout pas le problème fondamental qu'on mentionnait tout à l'heure, c'est-à-dire comment on nourrit l'économie réelle, la province.
- C'est-à-dire la réindustrialisation.
- Et là-dessus, les mesures ou les annonces, du moins, sont assez décevantes.
- On n'arrive pas à rouvrir d'usine.
- Alors, question importante malgré tout, parce que je le disais en ouverture de cette interview, est-ce que ce sommet, c'est de la com' ou est-ce qu'au contraire, c'est un atout majeur ? Ces 20 milliards d'euros d'investissement, François-Xavier Carayon, est-ce qu'ils auraient eu lieu s'il n'y avait pas eu cet événement, ce sommet Choose France ? Pour partie, mais pas entièrement.
- Donc, je pense que ce genre de grand messe permet quand même de favoriser les investissements.
- C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, les membres du gouvernement se rendent disponibles.
- Et ça peut attirer un certain nombre d'investisseurs étrangers.
- Il faut remettre ça dans un contexte plus large.
- Ce n'est pas l'épaisseur du trait, mais c'est un impact, disons, marginal.
- Si on prend un pas de recul, aujourd'hui, et notamment du fait de la crise politique, de la crise gouvernementale en France,...
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