Retranscription des premières minutes :
- Qui pour succéder au pape François sur le trône de Saint-Pierre ? On en parle avec notre invité. François Mabilly, bonjour.
- Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio.
- Merci. Chercheur associé à l'IRIS, directeur de l'Observatoire géopolitique du religieux.
- C'est une question un petit peu facile. Vous me diriez même presque familière. Qui sont les favoris ? Mais on ne peut pas s'empêcher de se la poser, évidemment. À partir de mercredi, les cardinaux se réuniront en conclave pour élire le prochain pape.
- D'abord, quelles sont les règles de cette élection, François Mabilly ? Bien, on a commencé à être dans la première phase, en quelque sorte, du processus électoral. En fait, un conclave se constitue de deux périodes.
- La période qu'on connaît actuellement, qui n'est pas le conclave proprement dit, ce qu'on appelle les congrégations générales.
- C'est-à-dire que les cardinaux, pendant une semaine, un petit peu plus, se réunissent, tous les cardinaux, que ce soit ceux qui vont voter, moins de 80 ans, ou les plus âgés, en quelque sorte pour faire une évaluation du pontificat qui vient de se dérouler et réfléchir à ce qu'ils souhaitent pour l'Église du futur.
- Vous êtes en train de me dire que c'est la période électorale, quoi, si je résume.
- Exactement. Alors bien évidemment, tous les cardinaux ne vous le diront absolument pas. Il n'y a pas de candidats, il n'y a pas de programme, il n'y a pas de prise de parole.
- Dans ce sens, moyennant quoi, lorsque l'on creuse un petit peu plus, on se rend compte que ça ressemble tout de même un petit peu à à la fois une période de discernement, si on veut reprendre des termes un peu spirituels et catholiques, et puis qu'il y a bien évidemment certains aspects qui ressemblent d'une certaine manière à une campagne électorale.
- On a d'ailleurs pu constater qu'un cardinal avait pris la parole pour dire « Surtout pas moi. La charge serait trop lourde. Donc ne comptez pas sur moi pour être un des possibles élus ».
- Quel cardinal ? Cela n'a semblé que personne.
- Personne n'avait pensé à lui.
- Effectivement. C'est une bonne manière au moins d'écarter l'hypothèse. Rappelons-nous quand même que lors du dernier conclave, précédant le dernier conclave, il y avait eu la période des congrégations.
- Et c'est à ce moment-là que Jorge Maria Bergoglio avait pris la parole devant les autres. On dit que c'est cette prise de parole qui avait convaincu une bonne partie de ses pairs de les lire plus tard pape.
- Vous avez raison. Et c'est là effectivement pourquoi on peut parler de période un petit peu électorale, entre guillemets.
- Que s'était-il passé en 2013 lors des congrégations générales ? À la fois un regard sur les difficultés notamment de la fin de pontificat de Benoît XVI et où finalement les cardinaux s'étaient dit « Il faut un homme à poigne capable de reprendre en main la curie ».
- Donc un homme qui sait gouverner, premier aspect. Et puis certains d'entre eux avaient pensé qu'effectivement il y avait eu une insistance trop forte sur les problèmes internes de l'Église, sur la doctrine.
- Et c'est là que le discours de Bergoglio, vous avez raison, il a pris la parole, trois, cinq minutes.
- Il a en quelque sorte donné une espérance, une sorte d'utopie, en parlant déjà d'église, des périphériques, d'une église qui se tourne vers les autres.
- Et on sait bien effectivement que c'est cette coïncidence entre un constat, une évaluation et cette prise de parole qui a permis son élection.
- Donc il était en quelque sorte candidat. En tout cas, c'est ce qu'on peut deviner à l'époque.
- Alors il s'était retiré lors du conclave précédent. Il avait fait savoir alors qu'il arrivait en deuxième, troisième position qu'il laissait la place au cardinal Ratzinger.
- Mais vous avez raison. Et j'ai du reste des collègues qui ont sorti un livre sur les conclaves.
- Et on voit bien tout de même qu'il y a des prises de parole qui manifestent que certaines personnes s'y croient plus que d'autres.
- Voilà. Et justement, vous me voyez venir avec mes gros sabots. Qui s'y croit plus que d'autres pour cette semaine ? Écoutez, il y a plusieurs noms...
Transcription générée par IA