Retranscription des premières minutes :
- Musique de générique — Musique de générique — Les élections législatives du printemps dernier, une gauche qui est quand même soumise à des tensions de plus en plus grandissantes.
- Et ce qui s'est passé ce 1er mai en est une énième illustration.
- Oui, mais il y a des tas de plus aussi, parce que vous parlez de tensions grandissantes.
- Là, cette fois-ci, elle était physique, le 1er mai, à Paris, cette tension.
- Jérôme Gage, député socialiste de l'Essonne, qui a été expulsé, quasiment manu militari, traité de salcionniste.
- Les socialistes accusent certains manifestants d'avoir poussé carrément des insultes antisémites.
- Ça, c'est une première dans les tensions à gauche.
- Oui. Enfin, des tensions à gauche dans des manifestations entre différents courants de gauche a déjà existé par le passé.
- Je rappellerai que M. Glucksmann, l'année dernière, lors d'un cortège, il me semble aussi, du 1er mai à Lyon ou à Saint-Etienne, je ne sais plus exactement, avait lui aussi rencontré un certain nombre de problèmes avec des opposants de gauche.
- Donc ce n'est pas fondamentalement une nouveauté.
- Ce qui est sûr, c'est que ce qui pèse aujourd'hui sur la gauche, c'est d'une certaine façon l'importation du conflit israélien à Gaza, qui manifestement, j'allais dire, renforce ces dissensions et ces tensions.
- Et ce qui s'est passé en effet ce 1er mai est d'une gravité assez exceptionnelle, puisqu'on voit bien que M. Gage a été visé parce qu'il s'appelle d'abord M. Gage vraisemblablement et que les positions qu'il a pu prendre concernant...
- Non, Israël sont des positions totalement orthogonales de celles qui sont défendues par exemple par la France insoumise, même si la France insoumise se défend d'avoir participé au saccage du stand du Parti socialiste.
- Et ça c'est vrai que vous avez fait un parallèle. Vous avez dit que ce n'est pas la première fois.
- Vous avez dit l'an dernier par exemple Raphaël Glucksmann a été aussi pris à partie dans une manifestation.
- Il y a malheureusement un point commun entre Raphaël Glucksmann et Jérôme Gage, ce sont leurs noms de famille. Et pour le coup, leurs noms de famille sont des noms de famille, des patronymes juifs. Est-ce que c'est pour ça que ces gens sont visés ou est-ce que c'est parce qu'ils ne sont pas assez à gauche aux yeux de certains ? Les deux, vraisemblablement. C'est-à-dire qu'ils sont considérés comme insuffisamment à gauche, insuffisamment radicaux. C'est bien le sujet fondamental. Parce qu'il ne faut pas oublier que M. Gage faisait partie des frondeurs quand François Hollande était président de la République. Mais il incarne une gauche qui est une gauche quand même classique, qui s'inscrit dans le logiciel républicain et universaliste.
- Alors ensuite, est-ce que ces tensions...
- constituent un point de rupture ? Parce qu'en fait, c'est la question que vous me posez.
- Moi, je suis beaucoup plus prudent, en l'occurrence, parce qu'il est clair que si demain, par exemple, de nouvelles élections avaient lieu, par exemple des élections législatives, sait-on jamais, compte tenu de l'instabilité du pays aujourd'hui sur le plan institutionnel, je suis de ceux qui pensent que, malgré tout, la gauche repartirait dans une configuration peu ou prou assez proche de celle qui a été la sienne lors des dernières élections législatives. Parce que, tout simplement, pour le Parti socialiste, ça reste, qu'on le veuille ou non, entre autres, malgré les difficultés qu'il a dans sa relation avec les plus radicaux, j'allais dire, une des conditions de sa survie sur le plan électoral et notamment sur le plan législatif.
- Est-ce que ça veut dire que, pour vous, en ce moment, les socialistes jouent la comédie lorsqu'ils disent qu'un pas a été franchi, qu'on ne peut pas revenir en arrière ? Non, ils ne jouent pas la comédie. Ils ne jouent certainement pas la comédie.
- Mais vous savez, encore une fois, l'histoire de la gauche a toujours été une histoire à la fois de tensions, de divisions, de fractionnements.
- Oui.
- Et puis, au moment des élections...
- Oui.
- En règle générale, on arrive à se réunir, y compris parfois avec les plus radicaux.
- C'est ce qui la différencie fondamentalement de la droite de ce point de vue-là.
- Donc, ceux qui considèrent que la page du nouveau...
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