Retranscription des premières minutes :
- Parlons des résultats du bac. Ils sont tombés hier et ils sont pas toujours réjouissants. On en parle avec notre invité Olivier Cuzon. Bonjour.
- Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes professeur de physique-chimie. Je crois que vous êtes l'un des premiers professeurs de physique-chimie auxquels je parle depuis que j'ai quitté le lycée. C'est pour ça que je trouve ça très touchant. Vous êtes professeur de physique-chimie et membre du syndicat Sud-Solidaire dans le Finistère, précisément. Vous avez écrit à la ministre de l'Éducation nationale parce que vous nous dites que vous n'avez jamais mis autant de zéros. Qu'est-ce qui s'est passé ? Le sujet qui a été proposé aux élèves était relativement obscur. Les élèves n'ont pas forcément compris les réponses qui étaient attendues de la part de l'évaluation. Et en fait, ils se sont vraiment... Ils n'ont pas réussi à mettre en valeur leur capacité. Et on se retrouvait avec des notes qui sont extrêmement mauvaises. Je me retrouvais avec 12% de zéros.
- 12% de zéros. C'est un record pour vous ? 8% de 1. Donc on se retrouvait avec une moyenne de 5,7 sur 20. J'avais honte de rendre de telles notes.
- Et ça me met en colère. Alors j'imagine... Parce que j'ai bien conscience qu'une telle moyenne, ça peut pas refléter le niveau de...
- C'est une filière d'élèves sanitaires et sociales. La plupart, c'est très majoritairement féminines.
- Et ce sont des élèves qui sont studieuses. Elles sont appliquées. On les a préparées toute l'année à ce baccalauréat.
- Et une telle moyenne, ça reflète pas leur niveau. Alors vous allez m'expliquer... Vous allez m'expliquer en quoi cette épreuve était manifestement trop dure.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? D'abord, elle consistait en quoi, cette épreuve ? C'était pas inintéressant. C'était sur le tabagisme.
- Mais en fait, il y a beaucoup de questions qui portaient par exemple sur le programme de première. Alors c'est vrai que dans les...
- Dans les textes, on nous dit qu'on leur demande de revoir le programme de première et de terminale. Mais on sait très bien que les élèves ont quand même priorisé le programme de terminale.
- Parce que bon... Mais voilà. Donc c'était quoi les questions qui portaient sur le programme de première ? Donc les cours qu'ils avaient fait un an plus tôt ? C'est ça. Des questions de chimie, des questions sur la radioactivité, des questions de thermodynamique. Voilà. Mais les élèves ont été déstabilisés par le fait d'aller chercher des connaissances aussi anciennes.
- Certains d'entre eux se sont découragés, qui n'ont même pas attaqué le sujet, puisque... Parce qu'ils n'avaient pas pu bachoter ça. Après, bon, la question qu'on a envie de se poser, c'est est-ce que c'est normal qu'un professeur dise qu'après tout, si les cours datent d'il y a plus d'un an, ils peuvent pas s'en souvenir, les élèves ? Comme vous dites, on parle un peu de bachotage. C'est-à-dire que sur la fin de l'année terminale, on révise quand même l'année qu'on vient de passer. C'est à ça qu'on les prépare.
- Hum.
- Les connaissances s'empilent, certes, mais il y a des oublis. C'est assez naturel.
- Bon. C'est assez naturel, c'est assez normal. Moi, le premier, il y a un certain nombre de notions de physique chimique que j'ai oubliées. Après, ça fait un peu plus de 20 ans. Donc j'ai une meilleure excuse, c'est sûr.
- Mais au-delà de ça, vous avez parlé de questions obscures. Vous avez dit que vous avez eu honte. En quoi les questions étaient obscures ? Elles amenaient pas forcément... En tout cas, les élèves n'ont pas vu ce qu'on attendait d'elles, vous voyez.
- Hum.
- Et elles amenaient pas forcément...
- Et elles amenaient pas forcément les élèves à exprimer pleinement les progrès qu'elles avaient pu faire dans l'année.
- Oui. C'est-à-dire ? Et c'est ça qu'ils demandent.
- Donnez-moi un exemple concret, par exemple, sur ces questions-là.
- On parlait de radioactivité. Les questions étaient mal posées, au sens que... Voilà. Ça permettait...
- Bon. Vous avez écrit, en tout cas, à la ministre de l'Éducation nationale. Est-ce que vous avez eu une réponse ? Pas encore. Mais bon, le courrier n'est parti que mardi. Donc peut-être qu'elle y travaille.
- Voilà. Qu'ont dit vos...
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