Retranscription des premières minutes :
- « Les vraies voies qui font rouler la France ».
- Alors que l'année 2025 touche à sa fin, on va parler d'un sujet qui concerne des dizaines de milliers de personnes, l'avenir de la filière automobile en France.
- Une question qui se pose quand on voit l'évolution de la production dans l'Hexagone.
- En 2002, année record, la France avait produit 3 283 775 véhicules.
- En 2024, la production a péniblement atteint les 850 000 unités.
- Une production divisée par 4 en 23 ans, avec toutes les conséquences en série, notamment en termes d'emploi.
- Le Sénat a donc fait un rapport sur l'avenir de la filière automobile.
- Rapport sorti il y a quelques semaines et assorti de recommandations, 18 au total.
- Rapport d'information intitulé « Contre un crash programmé, 18 mesures d'urgence pour l'industrie automobile française ».
- Alors.
- On se pose cette question, la filière automobile a-t-elle encore un avenir en France ? Si oui, sous quelle forme ? L'ingénierie ? La production ? Les deux ? Plein d'autres questions se posent à nous et on va en débattre avec notre invité du jour, Alain Kadek, sénateur LR des Côtes d'Armor et rapporteur de cette mission d'information.
- Bonsoir Alain Kadek.
- Bonsoir.
- Alors, tout d'abord, comment est née cette commission ? Qui en a eu l'initiative ? C'est la commission des affaires économiques du Sénat, sous la responsabilité de Dominique Estrosi-Sasson et moi-même, j'ai souhaité mettre en place cette commission et ça a suscité, de notre part, un déplacement en Chine, puisque tout le monde nous disait, les Chinois arrivent avec leurs automobiles, on voudrait voir un peu comment ça se passe, et donc nous sommes allés en Chine, à Pékin et à Shanghai, pour visiter les constructeurs automobiles.
- Et là, on a été évidemment effrayés.
- Qu'est-ce qui vous a le plus effrayé ? L'avance technologique des Chinois.
- C'est fou parce qu'il y a quelques années, on disait, ils pompent les technologies, les technologies européennes, on doit faire des transferts de technologies.
- Oui, mais là, je pense qu'ils ont pris entre 10 et 15 ans d'avance sur les nouveaux véhicules, notamment les véhicules électriques, mais pas seulement, les véhicules hybrides également.
- Et en plus, ils ont une productivité exceptionnelle, évidemment, par rapport à nous.
- Et surtout, je dirais, pendant très longtemps, on a dit, le Made in China, c'est nul, c'est pas bien, c'est pas de la qualité.
- C'est pas vrai, c'est pas vrai.
- Aujourd'hui, les Chinois font des voitures...
- Ils font des voitures qui sont du niveau, aujourd'hui, des premiums allemands ou des premiums français.
- Donc, évidemment, ils ornent sur le marché européen, voyant que nous, on n'avance pas beaucoup.
- Alors, en 2002, on va faire un petit point déjà, année record.
- Je le rappelle, la France avait produit 3 283 775 véhicules.
- En 2024, on a péniblement atteint les 850 000.
- En 2018, la part de marché de la production automobile française en Europe était de 12,1%.
- On est tombé à 7,4% en 6 ans.
- Comment expliquer cette dégradation, alors que nous avons deux constructeurs nationaux plus un japonais qui produisent dans l'Hexagone ? Je dirais, en premier lieu, d'abord, merci les Japonais, parce que c'est vrai que l'usine de Valenciennes et Toyota permettent de maintenir un peu un chiffre correct.
- Mais nos constructeurs français sont des constructeurs compétents qui essayent de faire le maximum.
- Mais aujourd'hui, on est...
- On a un choc de compétitivité, très clairement, avec les...
- C'est vrai aussi que nos propres constructeurs ont fait fabriquer aussi dans d'autres pays de l'Union Européenne, qui ont des coûts moins élevés dans production.
- C'est vrai pour Citroën, qui est allé en Espagne, à Vigo, par exemple.
- Oui, qui est l'une des plus grosses usines de Stellantis, d'ailleurs.
- C'est vrai que... Oui, c'est Stellantis, maintenant, mais Citroën, c'est à l'ancienne.
- Oui, bien sûr. C'est de l'usine Citroën, absolument.
- Ça reste Citroën. Et donc, il y en a qui sont fabriqués en Slovaquie.
- Voire en Turquie, en dehors de l'Union Européenne.
- Et à des coûts, évidemment, beaucoup moins élevés.
- On paye là le prix, en partie, il faut bien le dire, des 35 heures.
- Mais alors, comment expliquer ? Vous parlez de la Slovaquie ou de la Turquie.
- Alors...
Transcription générée par IA