Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Depuis 80 ans, jour pour jour, nous vivons en paix dans notre beau pays, libéré du nazisme par les alliés.
- Dans le contexte géopolitique actuel, la mémoire de cette deuxième guerre mondiale nous renvoie à l'idée d'une troisième.
- Xi Jinping passe la journée avec Vladimir Poutine.
- Trump met une pression fiscale agressive sur Xi Jinping.
- Poutine bombarde encore l'Ukraine.
- L'Inde et le Pakistan échangent des tirs dans le Cachemire.
- Netanyahou a bombardé Damas la semaine dernière.
- Parlons vrai, nous vous posons la question.
- Et la consultation sur le compte X de Sud Radio est très intéressante.
- À la question, 80 ans après, sommes-nous à l'aube d'une troisième guerre mondiale ? Vous dites oui à 52%, non à 48%.
- Nos Vraies Voix vont deviser avec eux un observateur, un spécialiste qui va nous éclairer.
- Patrick Martin-Jeunier, professeur à Sciences Po, spécialiste des questions européennes et internationales.
- Patrick Martin-Jeunier, on va commencer par Philippe Bilger, qui va certainement vous chercher dans la foulée.
- Très bien.
- J'ai scrupule à parler de ce sujet devant M. le professeur, qui est un spécialiste incontestable de ces sujets.
- Mais comment dire ? Puisqu'il faut répondre à la question de Sud Radio, je dirais très modestement que je ne crains pas une troisième guerre mondiale pour les raisons suivantes.
- J'ai l'impression...
- J'ai l'impression qu'en effet, il y a un climat qui laisse penser que des conflits régionaux se multiplient, qu'on évoque plus volontiers qu'hier l'usage d'une bombe nucléaire, qu'il y a des chefs d'État qui sont cyniques, bien au-delà du réalisme qu'appelle une diplomatie lucide, qu'au fond, on crée un climat de tensions ponctuelles et régionales.
- Mais je me demande...
- Je me demande, et je termine là-dessus, si ça n'est pas précisément une manière d'éviter la déflagradation mondiale.
- En quelque sorte, est-ce que mon optimisme est juste ? Je n'en sais rien.
- Mais en tout cas, j'attends avec impatience votre analyse.
- Patrick Martin-Jeunier, allez-y.
- Je crois que sur ce plateau, il y a des avis un peu partagés, de la même façon que le sondage vient de le montrer.
- Moi, je ne pense pas, comme vous, que nous soyons à la veille d'un troisième conflit mondial, parce que nous avons...
- Chacun, quand je dis « chacun », les moyens et les puissances nucléaires ont les moyens de s'annihiler, de s'autodétruire.
- Et regardez ce qui se passe entre le Pakistan et l'Inde.
- On sait très bien que ces deux pays ont également la bombe nucléaire.
- On sait que la Chine augmente considérablement son arsenal.
- La Russie a la capacité de détruire, mais la France aussi, et les États-Unis.
- Si on devait se lancer dans un tel conflit mondial, je crois que ce serait la destruction de la Terre entière.
- Donc, je ne pense pas. Pourquoi ? Parce que la dissuasion nucléaire, c'est le meilleur moyen.
- Précisément, d'éviter un tel conflit.
- Alors, je suis d'accord avec vous.
- Il y a une vraie inquiétude, parce qu'à la fin, à la chute du communisme, il y a 30 ans, il y avait, vous savez, cet historien, Francis Fukuyama, qui avait dit « C'est la fin de la guerre, la fin du monde, nous allons avoir la paix éternelle. » Eh bien, je crois que c'était effectivement un jugement erroné.
- En ce sens, qu'on a bien vu que depuis 25 ans, on vient de commémorer les 25 ans de l'accession de Vladimir Poutine au pouvoir, eh bien, il n'a eu de cesse de vouloir reconstituer...
- l'ex-Empire soviétique.
- Et c'est cela, effectivement, qui est grave.
- Mais ce que vous dites, Patrick Martin-Jeunier, pardon, c'est finalement, conflit mondial, c'est-à-dire, pour la question, Troisième Guerre mondiale, non, peu probable, guerre et absence de paix sur les endroits de la planète, oui, et nous y sommes.
- Absolument, on y est.
- Et je lisais ce matin un éditorialiste du confrère de Guardian qui disait justement qu'aujourd'hui, on assiste à une banalisation de la guerre, la banalisation, au détriment du droit international.
- Cru au droit international, notamment pour le droit à l'autodétermination, la paix, le respect des frontières.
- Et non seulement Vladimir Poutine l'a remis en cause avec cette guerre d'agression contre l'Ukraine, mais on a...
Transcription générée par IA