Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Il est 8h15 sur Sud Radio. Votre invité ce matin, Jean-François Aquili, c'est Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d'investissement. Il est l'auteur de ce livre « La dette sociale de la France ». C'est aux éditions d'Île-Jacob.
- Bonjour, Nicolas Dufourcq. Bonjour. Et soyez le bienvenu. Votre livre, il y a 500 pages et plus, c'est une sorte de thriller, de film.
- C'est une thérapie aussi. 500 pages pour comprendre comment nous en sommes arrivés là aujourd'hui. Je donne une indication, Nicolas Dufourcq.
- Vous révélez que 2 000 des 3 500 milliards d'euros de la dette aujourd'hui correspondent, vous le dites, au versement à crédit de 40 années de prestations sociales.
- C'est-à-dire ? C'est-à-dire que c'est ça. C'est le budget social de la nation. C'est la Sécurité sociale plus l'ensemble des budgets sociaux qui sont à l'intérieur du budget de l'État, dont évidemment le régime de retraite des fonctionnaires.
- Mais également tout le traitement social du chômage, du chômage de masse des 40 dernières années. Vous rajoutez toute la politique du handicap.
- Vous rajoutez une grosse partie de la politique de la famille. Vous rajoutez les allègements de charges remboursés par l'État à la Sécurité sociale.
- Vous rajoutez toute la politique de la pauvreté, 30 milliards par an, etc., etc. Et ça représente 58% des dépenses publiques, tout ça.
- Et ça fait 40 ans que ça dure. Pourquoi est-ce que vous démarrez à Giscard, au fait ? Je démarre à Giscard non pas du tout pour faire le procès de son septennat, mais justement dans l'histoire de France où, à côté de la Sécurité sociale, qui est une sorte de donjon créé en 1945, qui s'occupait de la famille, de l'accident, du travail, de la retraite et de la maladie, on crée tout un ensemble d'autres prestations qui sont des prestations d'assistance autour... La première s'appelle l'allocation paroisse isolée.
- Puis ensuite, c'est l'allocation adulte handicapé. Puis progressivement, ça devient le RMI, puis le RSA. Vous avez toute l'aide sociale à l'enfance.
- Vous avez... Enfin bref, tout ce qui concerne ce qu'on commence à appeler à l'époque les exclus. Voilà. Et surtout le traitement social du chômage de masse.
- Qui est pris en charge par l'État et pas par la Sécurité sociale. Mais dit Nicolas Dufourcq, il y a une cinquantaine de témoignages aussi dans votre ouvrage sur les annexes.
- Tous les acteurs, finalement, de ces 40 dernières années, tous en conviennent. Ça va dans le mur. C'est-à-dire que nous avons... Ce qui est incompréhensible, c'est que nous avons des politiques publiques depuis 4 décennies. Tout le monde est conscient de ce qui se passe. Et personne ne fait rien. Comment est-ce que vous l'expliquez ? Alors non. Je pense que... Justement pour entrer dans la complexité du...
- ...du problème qui est face à nous, on peut pas dire que personne ne fait rien. Tout le monde fait quelque chose. Mais c'est toujours insuffisant par rapport à la dynamique de progression des dépenses sociales françaises, qui est elle-même la conséquence du vieillissement de la société française. En fait, il y a un déni de la démographie. Il y a un déni de la croissance verticale de l'espérance de vie, qui se traduit par des années de retraite de plus en plus longues et par une croissance absolument non anticipée des volumes de dépenses de santé liées aux maîtres.
- Et comme ceci n'est pas vu, on veut pas vraiment le voir. Le premier à vraiment le dire, c'est le rapport Charpin dans les années... En 1999. On veut pas non plus voir que la société française arrêtera de croître de 2 à 3 % par an.
- Tout le monde pense qu'un point de croissance supplémentaire va nous sauver. Mais il n'arrive jamais, ce fameux point. Et donc on voit pas ce que nous sommes devenus. Une société plus âgée et qui croit moins.
- Vous avez cette formule.
- L'élection, c'est ce que vous dites dans la dette sociale. Qu'est-ce que vous dites également du débat actuel à l'Assemblée nationale ? Regardez, on s'apprête à discuter de la taxe Zucman ou de sa version dite allégée.
- Écoutez, je rentre pas dans ce débat immédiatement...
Transcription générée par IA