Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Et Jean-François Aquili, votre invité politique ce matin, c'est Ségolène Royal, ex-ministre, ex-candidate à la présidentielle et auteur aussi de ce livre. Mais qui va garder les enfants aux éditions Fayard ? Bonjour, Ségolène Royal. Ce titre, « Mais qui va garder les enfants », pourquoi exhumer aujourd'hui en l'inversant ? C'est ce que vous dites. Cette formule, on peut la qualifier de quoi ? De machiste, à l'époque ? Oui, c'est ça. C'est la... Comment dirais-je ? C'est la disqualification d'une femme qui est mère pour lui dire « Mais que fais-tu là ? Pourquoi es-tu candidate à l'élection présidentielle ? Occupe-toi donc de tes enfants ».
- Oui, c'est ça qu'il dit. C'est une tentative de disqualification.
- C'était à l'époque, ça. Ça avait fait une fureur. Attribué jadis à Laurent Fabius qu'il avait démenti à l'époque, hein ? Oui, mais... C'est vous qui l'avez vécu, d'ailleurs, ce titre-là.
- Non mais oui, je ne le cite même pas.
- Non. Parce que je pense que ce qu'il faut, c'est aller au fond des choses et savoir qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui.
- Et la vérité, c'est que, justement, la politique ne devrait s'occuper que des nouvelles générations.
- Et ce que l'on voit aujourd'hui, c'est non seulement une montée de l'anxiété des jeunes, mais aussi un désespoir, finalement, une difficulté pour eux d'imaginer l'avenir, et surtout le sentiment d'un déclin.
- C'est-à-dire pour la première fois depuis plusieurs décennies...
- La nouvelle génération se dit « Mais est-ce qu'on aura aussi bien que la génération précédente ? » Vous dites qu'elle se sent... Et ça, on n'a pas le droit de transmettre ce déclin ou cette dette générationnelle.
- On est là pour... La politique, c'est d'abord rendre un pays dans un meilleur état que lorsque l'on l'a trouvé.
- Oui. Pourquoi dites-vous qu'elle se sent raquettée ? Ça vient très vite dans le livre, hein. Raquettée.
- Elle se sent raquettée, la nouvelle génération. Non seulement parce qu'il y a la dette, bien évidemment, parce qu'il y a aussi une dette climatique. J'irais même aussi une dette morale, une dette sociale, une dette à l'égard de ce en quoi on peut croire, de ce que l'on peut espérer, et un monde qui est de plus en plus brutal.
- Et cet effondrement, ce que j'appelle l'effondrement des tendresses, il a été particulièrement douloureux au moment de la gestion de la crise Covid.
- Et ce qui avait été promis pendant la crise Covid, c'est une réparation de l'après-crise.
- C'est-à-dire de voir où avaient été commis les dégâts, notamment les dégâts sur les enfants, sur les adolescents, sur les étudiants qui ont été confrontés à la solitude.
- Et cette souffrance-là, elle n'a jamais été réparée. Jamais, vous dites.
- Et non seulement elle n'a pas été réparée, mais il y a aussi un effondrement des moyens donnés à la médecine psychiatrique, à la médecine psychologique.
- Et cette carence dans les soins apportés à la souffrance psychique se traduit par une montée, par exemple, de ce qui est le plus terrible, de ce que l'on peut observer lorsqu'on est un adulte, c'est la montée du nombre de suicides ou de tentatives de suicide sur les jeunes eux-mêmes et en particulier chez les filles.
- Vous pointez la gouvernance, j'imagine, d'Emmanuel Macron à travers ça ? Non ? Pas forcément ? Mais c'est au-delà. Je veux dire, c'est plus grave que ça. Vous savez, les hommes passent. C'est au-delà. C'est bien plus profond.
- Qu'est-ce que vous dites ? Bien sûr que ceux qui sont en responsabilité ne sont pas à la hauteur des enjeux.
- Ils ne sont pas à la hauteur. Bien sûr qu'ils ne sont pas à la hauteur des enjeux par rapport à ce qui se passe.
- Qu'est-ce que vous dites de sa proposition ? La proposition, celle du président de la République, comme en Australie, d'interdire l'accès aux réseaux sociaux des moins de 15 ou 16 ans.
- Les réseaux sociaux font énormément de dégâts, c'est vrai, sur les jeunes. Je le disais à l'instant, y compris par exemple sur les tentatives de suicide. Ils n'arrivent plus.
- C'est pour ça que je vous posais la question, oui.
- Il y a un décalage entre...
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