Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Jean-François Aquili sur Sud Radio, votre invité politique. Ce matin, c'est Bruno Retailleau, l'ancien ministre, bien sûr, de l'Intérieur, patron des Républicains. Et je le rappelle, les auditeurs peuvent appeler entre 8h30 et 9h.
- Vous aurez la parole. Vous pourrez poser directement vos questions à Bruno Retailleau. Bonjour, Bruno Retailleau.
- Bonjour, Jean-François Aquili. Jamais le président n'a envisagé de créer un label d'État pour les sites d'information et les médias, et encore moins de ministère de la Vérité, martelé hier par Rachida Dati à l'Assemblée nationale. Que dites-vous ce matin ? Fin de la polémique ? Non, ça n'est pas une fin de polémique, parce que c'est un thème récurrent chez Emmanuel Macron. Vous êtes un observateur avisé.
- Vous savez très bien que depuis le début de son mandat, je pourrais faire des citations de lui en 2019, où il prétendait que l'information étant un bien public, ça pourrait justifier de subventionner des journalistes. En réalité, cette tentative de labellisation, c'est une tentative finalement d'imposer une sorte de vérité officielle. Et ça ne marche pas. Ça ne peut pas marcher.
- La liberté d'expression, c'est la liberté d'information. Et le meilleur garant, ça n'est pas je-ne-sais-quelle labellisation par je-ne-sais-quel machin qui serait inventé avec des journalistes qui, évidemment, auraient ce monopole d'une vérité officielle.
- On voit bien, d'ailleurs, qu'on les désignerait comme indépendants. Ils seraient d'abord de gauche, j'imagine, comme d'habitude.
- Et du coup, je pense que, franchement, c'est une très mauvaise idée. Et cette idée-là, il faut la combattre.
- Laurent Wauquiez l'a trouvée très claire. Je le cite. Il a dit ça sur TF1 ce matin, hier, à l'Assemblée nationale.
- Non mais Rachida Dati, elle est ministre d'un gouvernement. Elle a été envoyée en mission pour essayer d'éteindre le feu que le président de la République a lancé.
- Et simplement, je voudrais vous rappeler que c'est stupéfiant.
- Et je pense que ça n'est jamais arrivé depuis le début de la Ve République que lundi, l'Élysée, sur un compte officiel, désigne des journalistes, des hommes politiques...
- Vous parlez de la vidéo, hein. ...votre serviteur, par exemple, pour répondre très directement.
- Il a désigné des hommes politiques. Il a désigné des journalistes. Il a désigné un groupe de presse. C'est du jamais vu.
- Alors c'est quoi, ça ? C'est pas une tentative d'immixion du président de la République dans la vie de l'information ? Je le répète, il ne peut pas y avoir de vérité officielle. Il ne peut pas y avoir de monopole de la vérité.
- 37 210 signatures. C'est cette pétition que vous avez mise en ligne. Vous y dénoncez une dérive, je vous cite, aussi scandaleuse que dangereuse.
- Vous maintenez la pétition en question ? Je maintiens. Je maintiens et j'appelle tous les auditeurs, tous les auditeurs à signer cette pétition.
- Malgré la mise au point.
- Mais cette mise au point, c'est toujours le flou. On peut reprocher, je l'ai souvent fait, au président de la République, de varier. Il a beaucoup dit et il s'est beaucoup contredit.
- Mais alors s'il y a un point sur lequel il ne varie pas depuis des années, c'est cette tentative, finalement, d'une dérive que j'appelle la dérive d'un progressisme autoritaire.
- Mais vous pensez qu'il veut entamer une carrière de dictateur à la fin de son mandat ? Non, non, mais je dis... Je parle de dérive. Et je parle d'un progressisme autoritaire.
- C'est celui de ceux qui se sentent appartenir au camp du bien.
- Et qui voudraient finalement régir la vie intellectuelle, la vie de l'information, l'expression publique auxquelles ont droit pourtant les Français.
- Ils parlent désormais de labellisation. Mais qui nommerait ceux qui labelliseraient ? En clair, qui labelliserait ceux qui labelliseraient ? On voit bien qu'il y aurait un tri. On voit bien qu'il y aurait les bons journalistes, les mauvais journalistes, les bons médias, les mauvais médias. Non, évidemment, les fake news existent.
- Et je pense qu'il y a sans doute des choses à faire.
- Et les réseaux sociaux. Moi, je pense, parce que je suis pour la liberté.
- Mais le pendant de la liberté, c'est la responsabilité.
- La loi ne peut pas grand-chose, Bruno Retailleau. Il n'y a pas de...
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