Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio, l'invité politique, Maxime Liedot. » « 8h17, mon invité ce matin est Alexis Corbière, député écologiste de Seine-Saint-Denis, cofondateur de l'après. Bonjour. » « Bonjour. » « Au lendemain de cette manifestation du 18 septembre, vous n'êtes pas trop déçu ? » « Au contraire. Moi, je suis content. Je trouve que c'est un succès. Je reste attaché aux chiffres des organisations syndicales.
- Il y a près d'un million de personnes en France. Ce n'est pas rien, vous savez, de perdre une journée de salaire, d'aller manifester.
- Ce n'est pas simple. Il n'y a que ceux qui n'ont jamais fait grève de leur vie qui croient qu'on va s'amuser.
- Les gens le font pour l'intérêt général. C'est un acte de générosité de dire, dans ce contexte actuel, je ne me résous pas aux inégalités, je ne me résous pas à l'affaiblissement des services publics qui est proposé.
- Je donne une journée, je vais manifester. Un million de personnes, plus plein de gens que je connais.
- Vous savez, souvent, je parle, c'est souvent des femmes d'un métier précaire qui disent...
- Moi, je ne peux pas parce que je fais des métiers du soin, je ne peux pas prendre ma journée de grève parce que les personnes âgées dont je m'occupe, il n'y aura personne. Mais je suis solidaire avec vous.
- Moi, je pense que le mouvement d'hier, il est majoritaire dans le pays. Il y a un ras-le-bol, une colère.
- Au fond, quand on voit qu'il y a 95% de la fonction publique qui travaillait, 83% de l'éducation nationale qui travaillait, fonction publique, territoriale et les hôpitaux, 95% qui travaillaient. En fait, la France était non gréviste, elle l'est non gréviste.
- Je crois que ce n'est pas vrai. Les parents d'élèves, vous savez, je prends juste les écoles, les parents d'élèves jugeront que hier, ce n'est pas vrai parce que certains, parfois, ils se retrouvent avec les gamins sur les bras. Ce n'est pas vrai que 95%...
- Ça, il n'y a pas toujours besoin d'une manifestation.
- Vous êtes méchant. Non, mais ce n'est pas vrai. En Seine-Saint-Denis, 80% des enseignants étaient mobilisés dans ma circonscription.
- Donc, il y a eu quelque chose, il y a eu un mouvement de grève. Mais vous savez, une grève, vous n'avez jamais fait grève, vous ne le savez peut-être pas, mais ça se construit. Bon, alors voilà, vous voyez bien, ça se construit des premières journées comme ça.
- C'est une grève quand même dans un contexte où c'était, on est dans le syndical et je félicite et j'enconvainc.
- Je vous encourage, les organisations syndicales, à rester unies. Mais on est dans quelque chose qui n'est pas simple, c'est que c'est aussi un message en direction du politique, clairement, dans un moment quand même qui est incroyable.
- Parce que, tout de même, ce qui ne va pas dans le pays, c'est qu'il n'y a même pas de gouvernement à l'heure actuelle.
- Je veux dire, on a les gouvernements en chute. Franchement, les Français s'aperçoivent qu'il n'y a pas de ministre, ça revient un peu au même.
- Ça montre bien l'extrême faiblesse de ce qu'est devenu le macronisme. Et hier, il y a une démonstration de force et de puissance.
- Bravo à tous ceux qui y sont allés.
- Vous, qui décrivez de fait un pays qui ne va pas bien, avec des difficultés, notamment du travail, est-ce que quand on voit ces images d'hier et même les appels qui vont sans doute suivre d'appels à la mobilisation, est-ce qu'il n'y a pas comme ça toujours l'impression d'avoir une France qui peut se permettre de manifester et l'autre France qui bosse, qui est impactée ? Alors déjà, bien sûr, les forces de l'ordre, mais on pense aux artisans, aux restaurateurs, ceux qui ne peuvent pas livrer peut-être, ceux qui perdent...
- C'est que les pharmaciens étaient là, par exemple, mobilisés. Ce ne sont pas des gens qui ont l'habitude de manifester.
- Ceux qui étaient dans la rue hier, c'est des gens qui bossent.
- Donc cette manifestation était différente de toutes les autres ? Elle a été. Elle était importante, déjà. Je vous assure qu'en mois de septembre, comme ça, c'était une belle journée.
- Et...
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