Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili.
- Et Jean-François Aquili, votre invité politique ce matin, c'est Aurélien Pradié, député non inscrit, je le précise, au passage du Lot.
- Bonjour Aurélien Pradié. Bonjour.
- Vous êtes un élu d'Occitanie. La coordination rurale, la Confédération paysanne appellent à poursuivre la mobilisation contre l'abattage total des troupeaux touchés par la DNC.
- Est-ce que vous les soutenez ce matin ? Oui, je les soutiens. Je les soutiens pas par facilité politique ou par populisme, mais je les soutiens parce que j'ai honte de ce qui est devenu mon pays.
- J'ai honte de la manière dont cette crise est gérée depuis le début. J'ai honte qu'on gère avec autant de froideur des sujets absolument essentiels, à la fois humainement pour nos producteurs et nos exploitants agricoles, mais aussi parce qu'il s'agit de la souveraineté alimentaire de notre pays.
- Et puis j'ai honte du fait qu'on navigue à vue.
- Depuis des semaines ? Depuis des semaines ? Est-ce que je dois vous rappeler le premier cas de cette maladie ? Nous l'avons eu en juin.
- Qu'est-ce qu'on a foutu depuis juin ? Pardon d'être vulgaire et brutal, mais qu'est-ce qu'on a foutu depuis juin ? Là, tout le monde se réveille, y compris nos instances d'État, la ministre de l'Agriculture. Mais depuis juin, on a fait quoi ? Aurélien Pradié, Annie Gennevard était à votre place, là, hier matin. Vous la connaissez. Vous étiez chez Les Républicains. Vous dites quoi ? Elle n'est pas à la hauteur ? Mais c'est pas parce que j'ai une proximité politique que je me dois de ne pas avoir...
- Vous en pensez quoi, de la gestion ? Cette crise a été gérée de manière catastrophique. Voilà. Je dis les choses. Et vous savez, dans ce moment politique que nous connaissons, ce qui est le plus grave, c'est que nous nous habituons à des situations insupportables. Ce qui est insupportable, c'est qu'on ait envoyé des CRS face à nos paysans pour abattre un cheptel, pour abattre un troupeau, pardon, alors qu'on pouvait parfaitement dialoguer et attendre quelques heures.
- Ce qui est insupportable, c'est les images auxquelles nous avons assisté.
- Celles des gendarmes mobiles envoyées en arrière, c'est ça ? Mais depuis un hélicoptère de gendarmerie, nous avons envoyé du gaz à Crémogène. Ce que je veux vous dire, Jean-François Aquili, c'est que dans cette période-là, nous sommes terriblement en train de nous habituer à la chienlit. Nous sommes en train de nous habituer au pire. Ces images-là, si on est très clair, il y a quelques années, elles auraient provoqué la démission du préfet. Elles auraient provoqué sûrement la démission du ministre de l'Agriculture parce que c'était insupportable. Et on s'habitue à tout ça. Moi, je refuse de m'habituer à des situations inacceptables.
- Vous êtes en train de nous demander ce matin, Aurélien Pradié, la démission d'Annie Gennevard.
- Mais sûrement pas dans cette période. Il faut qu'elle continue à gérer la crise. Et puis pardon, mais c'est pas le sujet. C'est presque secondaire, le sort des uns et des autres.
- Je vous dis simplement que... Et c'est difficile à dire et à entendre peut-être, mais nous sommes comme les grenouilles en train de nous faire ébouillanter par la montée de la température de l'eau, petit à petit, dans la casserole. Et on finit par ne plus voir les choses. Je le redis, ces images-là, aujourd'hui, on les tolère, alors qu'il y a quelques années, dans une...
- C'est une démocratie normale. Dans un pays qui respecte ses paysans, on n'aurait jamais toléré ces images.
- Sébastien Lecornu reprend le dossier. Il y a des annonces, tout de même. Aurélien Pradié, les 750 000 vaccins, les 10 millions d'euros pour les petits éleveurs.
- Vous avez les dermatologues de l'armée qui sont convoqués. Des choses sont engagées. Vous avez ce comité scientifique annoncé par Annie Gennevard hier matin, ici même.
- Rapidement, dit-elle... Mais vous avez l'impression que c'était à la hauteur de la situation ? Enfin pardon, mais on a une crise sanitaire et une crise agricole, une crise morale absolument.
- C'est vraiment majeur. La réponse, ça va pas pouvoir être un comité théodule, un bidule, un préfet-coordinateur ou je ne sais quoi.
- Et je...
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