Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Philippe Juvin, qui est député LR des Hauts-de-Seine et chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris.
- Philippe Juvin, bonjour. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes professeur de médecine. Je vais... Évidemment, nous avons beaucoup parlé de la fin de vie.
- Nous avons parlé du trou de la sécurité sociale, des comptes publics, puisque le Premier ministre annonce qu'il va falloir faire des efforts.
- Ça fait 20 fois qu'il dit la même chose, Philippe Juvin. Mais je voudrais commencer simplement.
- Vous regardez ce qui se passe, évidemment, dans votre service des urgences à Georges-Pompidou.
- Est-ce que vous constatez une arrivée de malades du Covid nouvelle, une recrudescence ou pas ? Non, non. On a des syndromes grippaux qui sont liés à probablement des tas de virus différents, mais pas plus aujourd'hui qu'il y a un mois.
- Mais il y a toujours un délai.
- Vous savez, quand il y a un nouveau virus qui arrive, il faut 15 jours, 3 semaines. Aujourd'hui, non.
- Nouveau variant, donc vous n'avez pas de signe. Non, non.
- De signe. Bon, c'est très bien. Philippe Juvin, tant mieux. Philippe Juvin.
- Vous me réjouissez. La sécurité sociale.
- Oui. Alors, j'ai lu le rapport de la Cour des comptes et les déclarations de Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes.
- Il est alarmiste. C'est le moins qu'on puisse dire.
- Enfin, c'est pas la première fois. Il a raison, d'ailleurs.
- Il a raison. Déficit. Déficit, c'est une alerte. Le dérapage est hors de contrôle.
- Dit la Cour des comptes. On en est à plus de 15 milliards d'euros sur l'année 2024. Ça vous inquiète ? 15 milliards d'euros, et ça sera probablement plus, puisque les hypothèses de croissance sont très optimistes.
- Bien sûr, c'est très inquiétant. Le risque que nous avons, c'est que, brutalement, ceux qui nous prêtent de l'argent, puisque tout ça est payé à crédit, disent « On ne vous prête plus ».
- Oui. Pourquoi, au fait, ça tient ? Pourquoi on a des déficits partout, à la Sécu et, d'ailleurs, à de l'État ? Et pourquoi, finalement, on continue qu'à un cas ? On continue qu'à un cas.
- Parce qu'il y a des gens qui acceptent de nous prêter de l'argent tous les jours.
- Globalement, la Banque centrale européenne, qui garantit un petit peu tout ça, et des investisseurs étrangers.
- Mais le jour où la Banque centrale européenne dit, sous la pression d'un certain nombre d'États, qu'ils en auront assez de payer pour les mauvais élèves, les Français et les Italiens, pour faire court, eh bien là, tout peut s'arrêter brutalement.
- Boscovici a raison de tirer la scène d'alarme, parce que la France a cette incapacité à se réformer, et à ne se réformer que quand elle est au bord du... Pas « elle est au bord », quand elle est au fond du trou.
- Au bord du gouffre. Et quand on y sera au fond, il faudra faire des efforts.
- Donc, vous vous rendez compte que cette année, la Cour a refusé de qualifier, comme on dit, de confirmer les comptes de la branche famille.
- Il y a plusieurs branches, vous savez, maladie, famille, retraite, de la Sécu.
- Et dans la branche famille, la Cour des comptes a dit « non, non, non, on ne peut pas certifier les comptes ».
- Il y a un compte de 6 milliards, et on ne sait pas où ils sont.
- Oui, on ne sait pas où ils sont. Mais c'est vrai, c'est vrai.
- Alors, la Cour des comptes avance des mesures drastiques pour gérer ce déficit et combler une partie de ce déficit.
- Vous, que faut-il faire ? Quelles mesures faut-il appliquer pour rééquilibrer les comptes de la Sécurité sociale ? Il y a deux choses à faire. D'un côté, il faut travailler sur les recettes.
- On a des recettes qui sont surtout des recettes liées à l'activité et au travail.
- Or, vous savez qu'en France, on travaille moins.
- Oui.
- On travaille moins en masse que nos voisins. Et puis, deuxièmement, à côté, il y a baisser les dépenses.
- Je vais vous donner deux exemples de dépenses. Les indemnités journalières, les...
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