Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité, Émeric Caron, qui est député du 18e arrondissement de Paris, apparenté LFI.
- Émeric Caron, bonjour. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Je voudrais commencer avec l'actualité.
- Les sabotages d'installations électriques autour de Cannes, puis à Nice, revendications de groupes anarchistes.
- Vous condamnez, j'imagine, ce genre d'actes. Est-ce que vous vous assimilez cela à des actes de terrorisme ? Oh là là ! Oui.
- Ça y est. C'est une matinale où on doit condamner. C'est vrai que c'est la mode.
- Non, c'est pas condamner.
- Non, mais c'est vrai que c'est... Depuis un certain nombre d'années, les interviews politiques se font de cette manière.
- On nous présente un élément. Il faut condamner. Je suis un partisan de la non-violence. Je suis un partisan du dialogue lorsqu'il est possible.
- Donc évidemment, ce n'est pas le genre d'action que je vais moi-même encourager.
- Vous me parlez de terrorisme. Je pense que là, on va sans doute un petit peu loin.
- Oui, bien sûr. Surtout dans la situation qu'on connaît aujourd'hui sur le plan international, où le mot terrorisme a quand même un poids très particulier.
- Donc pour vous, ce n'est pas du terrorisme. C'est un acte de sabotage à condamner.
- Bien. Je vais pas m'attarder. Puisque vous parlez de condamnation, tiens, les agriculteurs, les agriculteurs qui manifestent nouvelle mobilisation, ils manifestent pourquoi ? Ils manifestent parce qu'il y a une proposition de loi venue du Sénat qui est en discussion à l'Assemblée nationale.
- Et cette proposition de loi est passée en commission environnementale. Et évidemment, la commission de l'environnement de l'Assemblée nationale a effacé deux articles, notamment sur les retenues d'eau, le stockage d'eau agricole. Alors je vous pose la question. Est-ce que le stockage d'eau agricole doit être reconnu d'intérêt général majeur ? Si vous parlez des mégabacines, non, bien évidemment. Les écologistes le disent, le répètent. Ce n'est pas une solution qui est viable pour l'environnement et qui fait du tort aux agriculteurs eux-mêmes.
- Bon. Donc il n'y a pas que les mégabacines dans les stockages d'eau.
- Vous voulez qu'on parle du texte...
- Les stockages d'eau, oui. Le stockage d'eau. Est-ce qu'un agriculteur doit pouvoir stocker de l'eau pour irriguer ou pour...
- Ça dépend ce que vous appelez stocker. S'il s'agit de stocker de l'eau de pluie ou ce genre de choses, il n'y a pas de problème.
- Là, on parle des mégabacines. Les mégabacines, ce sont des projets qui sont...
- On ne parle pas que de ça dans le texte.
- Qui sont... En tout cas, c'est ce contre quoi nous, nous sommes vraiment vent debout. On l'a dit, on l'a répété ces dernières années.
- Ce ne sont pas des solutions qui sont acceptables et qui s'inscrivent dans une logique productiviste qui est absolument contraire à l'intérêt des agriculteurs eux-mêmes et des citoyennes et des citoyens.
- Néonicotinoïdes, hein.
- Néonicotinoïdes qui seraient à nouveau autorisés en France. Il est utilisé partout en Europe, là aussi. Votre position ? Néonicotinoïdes, c'est une catastrophe absolue pour... Là encore, pour tout le monde. Déjà pour les insectes. Vous savez que ce sont des substances qui tuent les insectes.
- Or, la pollinisation des aliments que nous mangeons est faite à 80% par des insectes. Donc les abeilles notamment.
- Donc c'est évidemment une hérésie aujourd'hui que de vouloir relancer des néonicotinoïdes, sachant que, comme vous le savez, il y a différents plans éco-phyto qui ont été lancés par la France depuis de nombreuses années avec un objectif de réduction des néonicotinoïdes, des pesticides, et ainsi de suite, de moitié. Or, on ne tient absolument pas cet objectif, puisqu'au contraire, la consommation de pesticides augmente en France, comme dans le monde entier, d'ailleurs.
- Bien. Même si partout en Europe...
- En Europe, ce produit est utilisé.
- Oui, mais enfin bon. La France, troisième pays européen de consommation, d'utilisation des pesticides, c'est pas parce que d'autres le font que nous devons le faire ici en France.
- Il faut quand même se rendre compte aussi des conséquences de l'utilisation des pesticides, conséquences sur la santé. On sait maintenant qu'ils sont liés à un certain nombre de maladies, de maladies chroniques notamment, apparition de cancer et d'autres choses. Je sais pas. Vous aimez manger...
Transcription générée par IA