Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
- Bloquons tout, bloquons tout. Voici ce qu'on entend depuis quelques semaines, voire quelques mois, le 10 septembre.
- Demain, on bloque tout. Alors, qu'est-ce que c'est ? Protestation citoyenne, mobilisation symbolique, symptomatique, l'insurrection, pchit.
- Tout, tous les désespoirs sont permis, tous les espoirs sont permis pour certains.
- C'est l'auberge espagnole des fantasmes. D'un côté, ça va être encore une fois une espèce de casse terrible avec les black blocs, etc.
- Pire que Naël et le refus, la mort de Naël et le refus d'obtempérer.
- Pour les autres, nous n'avons plus de manifestation symbolique. Enfin, tout le monde y va de son interprétation.
- Louis Chauvel, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes sociologue, vous êtes spécialiste des classes moyennes et auteur, auteur.
- C'est un livre que j'avais lu avec plaisir, la spirale du déclassement aux éditions du Seuil.
- Alors, je ne sais pas si c'est une manifestation du déclassement, Louis Chauvel.
- Ce qui est tout à fait étonnant, c'est qu'en tout cas révélateur, c'est que des semaines avant le 10 septembre, on disait déjà tout le monde s'est positionné.
- On ne sait pas ce que ça sera, on ne sait pas exactement comment ça va se passer.
- Mais tout le monde y va de son étiquette, de son assignation à résidence.
- Pour vous, en fait, bon, juste je rappelle, on s'attend à des fortes perturbations, train, métro, RER, Transilien.
- On s'attend, donc ça c'est quand même les syndicats vont avoir leur mot à dire.
- Encore qu'ils vont aussi manifester le 18 septembre, je le rappelle.
- CGT Commerce Air Service, pardon, appelle à la grève dans plusieurs grandes anciennes parisiennes et îles de France.
- Autres manifestations un peu partout, à Lyon, Nantes, Sud-Ouest, etc.
- Blocage de ronds-points, blocage de parking, blocage routier, etc.
- Louis Chauvel au fond, est-ce qu'on assiste à une manifestation ou à des manifestations comme on en a déjà connu ? Ou encore une fois, je rappelle quand même que nous sommes au lendemain du licenciement fracassant, il faut le dire, de François Bayrou.
- Renvoyé dans ses assez chères études.
- Par 364 voix de députés.
- Alors, quel est votre sentiment sur ce qui peut se passer demain ? Mon sentiment numéro un, c'est que c'est pas banal.
- C'est pas banal parce que depuis 30 ou 40 ans que je m'intéresse à la situation sociale avant tout, et politique par conséquent, du pays et d'autres pays en parallèle, ce qui est banal, c'est d'attendre pour le mois de septembre une grande explosion, et dès le mois de mai, juin, en voyant qu'il se passe pas grand-chose, on dit toujours à la rentrée, vous allez voir à la rentrée.
- Et bien là, ce qui est très très très particulier et qui est pas banal, c'est qu'en fait, quand on construit un mouvement social en septembre, c'est pour obtenir des choses, par exemple la chute d'un budget ou la remise en cause de tout ensemble de choses, voir la tête du premier ministre, enfin la tête, je veux dire...
- Oui, oui.
- Voilà.
- Oui, 100 ans, c'est pas utile.
- Oui.
- C'est pas banal.
- Oui.
- Ça ressemble à une espèce de coup de judo pas attendu.
- Le gouvernement en bloc, on va dire, présente sa tête, voilà, devant la nation, elle tombe, et puis voilà, le grand suspense pour demain, c'est sur cette base où on obtient tout avant même qu'on ait à le demander.
- Oui.
- C'est...
- Voilà, ça rend le mouvement très...
- Peut-être pas très pâteux.
- Pas très pâteux, mais en tout cas très complexe à prévoir, parce que voilà, les uns parient sur le grand flop.
- Vous avez tout, donc rentrez chez vous.
- Oui.
- Ensuite, on va partir à la recherche d'un nouveau premier ministre qui va faire un nouveau budget, un nouveau gouvernement.
- Oui.
- Tout un ensemble de nouveaux plans, etc., pour passer l'hiver tranquille.
- Mais d'autres, effectivement, on voit bien qu'on rentre d'année en année progressivement...
- Bien sûr.
- ...dans une situation de plus en plus instable.
- Oui.
- Il n'y a même plus de gouvernement à la rentrée. On n'a même plus de gouvernement à faire tomber pour... autour du budget.
- Et c'est vrai que, voilà, quand on est journaliste, on s'intéresse...
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