Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » Une partie du Sénat a déclaré la guerre au fast-food dont il juge à juste titre l'expansion néfaste pour l'économie locale.
- Comme pour la santé des Français, les sénateurs socialistes et centristes ont tenté d'augmenter la TVA des fast-foods la semaine dernière et de baisser celle des établissements d'exception.
- Il faut savoir que la France compte en 2025 plus de 52 500 restaurants rapides contre 13 000 il y a 25 ans.
- Face à cela, les 3300 maîtres restaurateurs se battent pour leur survie.
- Alors peut-on vraiment lutter contre le fast-food, ce mastodonte de la malbouffe ? On en parle avec Alain Fontaine.
- Bonjour Alain Fontaine.
- Bonjour Frédéric Roux.
- Merci d'être sur Sud Radio aujourd'hui.
- Vous êtes le chef patron du restaurant Le Mesturé à Paris, célèbre pousson tartare de bœuf d'Aubrac au couteau.
- Vous êtes là pour parler parce que vous êtes également le président de l'Association française des maîtres restaurateurs qui est aujourd'hui, j'allais dire, une entité essentielle.
- Pour l'avenir de la restauration, vous défendez les valeurs, vous défendez un patrimoine et vous êtes très inquiet, vous vous battez depuis des années.
- On sait à quel point la restauration est confrontée, la restauration traditionnelle.
- Je voudrais savoir ce qu'est l'autre, s'il n'est pas traditionnel.
- Effectivement, c'est malbouffe et bonne bouffe, on va le résumer comme ça.
- Elle est confrontée depuis des décennies à des enjeux économiques terribles, de la concurrence déloyale.
- Aujourd'hui, Alain Fontaine, on est confronté à, j'allais dire, un affaissement de la connaissance culturelle.
- Des consommateurs, en particulier de la jeunesse, une acculturation alimentaire.
- Les gens ne savent plus manger, donc aller au restaurant pour les jeunes, ce n'est pas aller dans un restaurant avec une nappe, des tables, des chaises découvertes, un plat frais de produits transformés sur place.
- C'est aller dans des enseignes, dans la rue rapide, avec du gadget américanisé.
- Voilà. Où en est la situation aujourd'hui, très très précisément ? Merci d'abord de nous donner la parole.
- La situation, elle est un peu...
- Catastrophique.
- Elle est...
- Inquiétante, en tout cas.
- Elle est très inquiétante, elle demande beaucoup de vigilance.
- A savoir qu'on perd tous les jours des restaurants traditionnels, environ 14-15.
- On en perd 25 par jour, mais 14-15, c'est de la restauration traditionnelle.
- 25 restaurants qui ferment par jour, qui déposent des millions, dont 14 ou 15 de restaurants traditionnels.
- Le reste, c'est de l'éphémère, c'est des gens qui vont voir une sorte de chérie, qui au bout de 6 mois vont la fermer.
- Et dans ces 14-15 restaurants qui ferment traditionnels par jour, vous avez bien sûr des défaillances, des entreprises. Tout n'est pas que défaillances.
- Cela dit, les défaillances ont augmenté de 8%.
- Les défaillances d'entreprises de restauration traditionnelle ont augmenté de 8% par rapport à l'année dernière.
- Et l'année dernière était déjà un record.
- Donc, effectivement, on a des vrais sujets d'inquiétude.
- C'est lié tout simplement, d'abord...
- À la fontaine, ça fait 5 475, à peu près, restaurants par an ? C'est ça, c'est ça.
- On est contre, mais c'est unique.
- On était à 92 000 restaurants, places assises, restaurants traditionnels, il y a encore quelques années.
- On va très vite passer sous la barre des 80 000.
- Et si... Alors, c'est ce que j'ai dit...
- Quelles sont les causes, alors ? Les causes, elles sont très simples.
- Vous avez, d'une part, le fait que le fait maison, comme nous, nous l'avons, maîtres restaurateurs, on est à 90% fait maison, on n'a pas communiqué assez.
- Les maîtres restaurateurs, c'est un titre d'État.
- Ce titre d'État qui existe depuis 2007.
- On n'a pas fait l'effort de communication.
- On a fait, par exemple, un effort de communication...
- C'est aussi tabac, le tabagisme.
- On a fait un effort de communication sur la prévention routière.
- Or, on sait que la malbouffe, la malbouffe entraîne 84 000 morts par an.
- Elle coûte très cher à la puissance publique.
- 160 000 cancers.
- Et de l'autre côté, vous avez une restauration vertueuse, qui est celle des maîtres restaurateurs.
- Mais il n'y a pas que nous, soyons clairs.
- Qui appartient à l'État.
- C'est un titre d'État, et c'est...
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