Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » La justice algérienne a confirmé la condamnation du journaliste français Christophe Gleize à 7 ans de prison pour apologie du terrorisme.
- Christophe Gleize est emprisonné depuis juin.
- Il avait été arrêté pour avoir été en contact dans le cadre de son investigation avec le dirigeant d'un mouvement séparatiste, le mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie que l'Algérie a classé comme organisation terroriste en 2021.
- Pour autant, sur RTL hier, l'écrivain Boilem Sansal, libéré le 12 novembre dernier, s'est dit à la fois effondré de l'acharnement de la justice algérienne, mais aussi heureux car selon lui, Christophe Gleize devrait être gracié.
- On en parle avec son ami, l'écrivain Kamel Benchek. Bonjour.
- Bonjour.
- Bonjour Kamel Benchek. Merci d'être...
- On vous a vu souvent ces temps-ci parce que l'actualité l'impose, mais votre présence est toujours extrêmement intéressante, significative de la crise que nous traversons dans les liens avec l'Algérie.
- Vous êtes franco-algérien.
- Vous le revendiquez comme tel et vous l'êtes vraiment parce que vous êtes vraiment algérien de naissance et vous êtes aujourd'hui français à part entière, donc bien placé pour décrypter cette situation.
- Donc on a vu que le tribunal criminel de Tizi Ouzou, capitale de la Kabylie, condamne en appel à 7 ans de prison Christophe Gleize.
- Deux lectures sont possibles.
- Soit la justice algérienne rédit sa position, endurcit sa position parce que...
- Vous pourrez penser qu'ils ont subi la libération de Boilem Sansal comme une contrainte négociée par le Président de la République fédérale allemande, mais qu'ils n'étaient pas d'accord, mais qu'ils ont été obligés de céder sous la pression internationale.
- Donc on va le faire payer un petit peu à Christophe Gleize.
- Soit on fait monter la pression pour faire peur et de façon à ce qu'on s'agenouille devant le Président Tebboune pour supplier sa grâce.
- Une fois de plus, on l'a fait pour Boilem Sansal sans résultat.
- Ce sont les Allemands qui l'ont obtenu.
- Et là, est-ce que la France doit s'humilier un peu plus pour obtenir celle de Christophe Gleize ? Est-ce que l'une de ces deux lectures est peut-être l'hypothèse la vraie, ou il y aurait encore une troisième option ? La libération de Boilem Sansal...
- On ne fait pas payer à Boilem la condamnation de Christophe Gleize.
- On fait payer à la France, plus qu'à Boilem.
- Boilem a été libéré malgré les Algériens, si je puis dire, puisque, vous venez de le dire, le Président de la République fédérale d'Allemagne a demandé, et on sait les liens qu'il y a entre l'Algérie et l'Allemagne, d'autant plus que le Président algérien se fait soigner en Allemagne.
- Bien sûr.
- Sauf que quand la France, à travers ses représentants, et Emmanuel Macron, l'avait demandé, c'était non.
- Donc si c'était non, ce n'était pas possible, et ça devient possible avec le Président allemand.
- Pour autant, on veut humilier la France, et comme malgré tout, peut-être ont-ils libéré Boilem Sansal à contre-coeur, on peut le considérer comme tel, eh bien, pour humilier la France, c'est Christophe Gleize qui paiera par une sanction plus lourde.
- C'est ça. Et lorsque la réquisition est tombée, dix ans de prison réclamés par le procureur, je savais que la confirmation des sept ans allait avoir lieu, et au moment où les sept ans sont tombés, j'étais avec Boilem Sansal.
- J'ai passé avec lui, hier, deux heures, on a beaucoup discuté de ça, et lui aussi m'a dit, c'est la politique de la carpette qui ne paye pas. Voilà.
- Pour autant, on sait, on l'a entendu, ils se sont exprimés, la famille de Christophe Gleize espérait une mesure de clémence, il paraît que les indicateurs pouvaient laisser penser qu'il y aurait un assouplissement, sans qu'il y ait une libération immédiate, en tout cas une sanction, une sentence moins dure, et finalement, non, ça tombe comme un coup près.
- La justice algérienne est aux ordres du pouvoir, je pense qu'il n'y a pas de...
- C'est ce qu'on appelle la justice du téléphone.
- La justice du téléphone.
- Voilà, c'est exact. Les procureurs, les juges, attendent l'appel du pouvoir et...
- On ne dit pas que ça n'a pas existé en certaines...
Transcription générée par IA