Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.
- Eh bien, vous savez, quand j'étais à l'école, et oui, ça n'aide pas d'hier, ça, effectivement, ça ne me rajeunit pas.
- Mais voilà, on avait... On attendait la prof. Et on attendait la prof parce que la prof nous racontait des tas d'histoires et tout.
- Et là, aujourd'hui, on n'attend pas la prof. Elle est là. Et on va faire classe. Et oui, vous avez tous fait classe, hein.
- Vous avez tous fait classe. Maintenant, c'est vos petits-enfants ou vos enfants, vous-mêmes.
- Qui ne se rappelle pas de ces années d'école ? Eh bien là, la prof, elle est là. Elle s'appelle Ophélie Roch.
- Elle a écrit « Antisèche d'une prof pour suivre, survivre à l'éducation nationale ».
- Et je peux vous dire, parce qu'elle est là, elle a bien survécu. Enfin, jusqu'à présent, ça a l'air plutôt d'aller.
- Elle n'est pas, effectivement, sur une civière. Elle n'est pas du tout en soins palliatifs.
- Non, non, ça va, Ophélie.
- Alors, vous avez écrit ce livre « Antisèche d'une prof ». C'est paru. Ça vient de paraître aux presses de la cité.
- Et je trouve que c'est un livre très drôle et très instructif parce que vous parlez de tout.
- C'est-à-dire les situations des profs, des élèves. Il y a tout.
- Alors, depuis la sexualité à l'école jusqu'à la sécurité en passant par les gommes, les crayons, le matériel.
- Tout, tout, tout. Alors, vraiment, rien de ce qui est scolaire ou ne vous est étranger.
- Et en fait...
- On a envie de vous dire... Bon, écoutez, on va faire un petit cours d'une heure.
- D'ailleurs, je vous recommande, franchement, même si vous n'êtes plus à l'école et surtout si vous n'êtes plus à l'école, lisez parce que c'est un très joli portrait de ce qui se passe aujourd'hui.
- Et moi, je vais vous dire la première chose qui m'a frappé.
- On fait l'iroc, c'est qu'aujourd'hui, on dit « là, là, à l'école, c'est fichu, c'est fini, vous avez vu, c'est la jungle, effectivement. » Et on sait qu'il se passe des choses terribles.
- On ne va pas rappeler Samuel Paty, on ne va pas parler des professeurs qui ont été assassinés ou égorgés.
- On ne va pas rappeler la violence.
- Mais enfin, quand même, on vit.
- Alors, est-ce qu'on exagère, effectivement, vous me le direz, dans un climat de rappel médiatique violent sur l'école ? Et puis, surtout, on dit « oui, le pédagogisme, on l'enfant roi, on l'a tué, on n'apprend plus rien, transmission du savoir terminée, le niveau monte, c'est faux, le niveau baisse, etc., etc. » Or, quand on lit votre livre, ce n'est pas du tout ce que vous dégagez.
- Alors, dites-moi, c'est vous qui vous trompez ou c'est...
- D'où les autres qui se trompent ? Ah non, ça ne peut pas être moi qui me trompe, ça, je refuse de croire ça.
- Non, en vrai, j'avais...
- Ce n'était pas déjà... Ce livre, c'est un peu étonnant, la manière dont il a été fait, parce que ce n'était pas une volonté de ma part.
- C'est à force de raconter un peu des anecdotes, à droite et à gauche, que des gens ont dit « Ah, mais ça serait sympa si tu pouvais un peu, je ne sais pas, les condenser, les choses comme ça. » Des amis, à qui vous parlez ? Oui, des amis, c'est quand même rigolo.
- Des amis qui n'étaient pas profs, d'ailleurs.
- En général, c'était souvent des gens qui ne travaillaient pas dans le milieu, qui trouvaient ça incroyable ce qui se passait, ou tout simplement drôle.
- Et c'est vrai que c'est cette drôlerie, en fait, qui m'a donné envie de faire le livre, parce que je ne voulais pas faire quelque chose qui soit un recueil d'anecdotes.
- Ça aurait pu être valable en soi, je pense qu'il y en avait suffisamment pour faire plusieurs tomes.
- Mais je voulais faire un livre qui parte de chiffres concrets, c'est-à-dire que le livre est basé sur des rapports un petit peu pénibles, entre guillemets, les rapports d'État, sur des rapports où j'ai lu comment est le bâti scolaire en France, quel est...
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