Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face. » Alors voilà, pendant qu'on parle de l'OTAN, pendant qu'on parle du Moyen-Orient et Dieu sait comment, vous avez vu, mais c'est comme ça, ainsi va l'information, ainsi va l'actualité, aussi bien l'écume que les faces cachées de l'iceberg.
- Il y a quand même autre chose, le conflit russo-ukraine, le Russie-Ukraine n'a pas disparu.
- On est toujours là, d'ailleurs Zelensky est au sommet de l'OTAN, même s'il ne fait pas partie de l'OTAN, si l'Ukraine ne fait pas partie de l'OTAN, et ce n'est pas demain la veille, mais il est au sommet de l'OTAN avec tous les autres.
- Alors qu'est-ce qui se passe en Russie ? Eh bien on a toujours, vous le savez, en général, les médecins de plateau au moment du Covid, les généraux de plateau au moment de l'Ukraine-Russie, et en général c'est peuplé de gens, je ne dis pas, attendez, il y a des gens très bien, très bien, mais c'est souvent peuplé de gens qui, depuis 20 ans, n'ont pas mis les pieds sur un terrain, n'ont pas mis les pieds sur une ligne de front, et puis qui parlent, et qui disent voilà ce qui se passe, et qui légifèrent, etc.
- Et depuis quelques années, nous nous sommes habitués à entendre ces sermons hallucinants sur des montagnes non seulement hallucinantes.
- Eh bien de temps en temps, il y a aussi un autre son, un autre, d'autres mots, c'est ce qu'a fait Thierry Marignac.
- Thierry Marignac avait écrit « Vue de Russie » à la Manufacture des Livres, et « Vue de Russie », ça s'appelle d'ailleurs « Chronique de guerre dans le camp ennemi ».
- Pourquoi c'est le camp ennemi la Russie, Thierry Marignac ? Ben on dirait quand même.
- Il semble qu'il y ait une russophobie sérieusement enracinée dans tous les sens, ce qui est un peu logique, on cherche toujours à diaboliser son ennemi, mais on entend que ce son de cloche là...
- Mais en quoi c'est notre ennemi, nous, en France ? Il semblerait que ce soit l'ennemi commun, que d'ailleurs les Coréens de Kim Jong-un, qui sont soi-disant sur le front, ils vont s'installer dans le Bordelais, puisqu'il est amateur de vin fin.
- Oui, ça on va suivre.
- Non, c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à dire sur la Russie, on ne sera pas des poutinolâtres, mais je voudrais aussi signaler que Thierry Marignac a écrit, je l'ai reçu aussi, un très beau roman, qui s'appelle « L'interprète », c'est « Confidante noire », « Confidante » avec un K.
- On en parlera en fin d'émission, Thierry Marignac, mais pour le moment, vous avez passé trois mois en Russie, dans le dernier trimestre de 2024, d'octobre à décembre.
- Oui, oui.
- Et vous êtes baladé, et je rappelle que vous parlez, vous écrivez de russe, vous avez traduit énormément de livres russes en français, donc vous n'êtes pas en territoire, je dirais, étranger du point de vue linguistique, c'est le moins que l'on puisse dire.
- Alors, si vous regardez un peu, qu'est-ce que vous avez vu, qu'est-ce que vous avez entendu, sans simplifier, mais en même temps nous racontant, parce que vous avez eu des...
- J'ai eu dans votre livre « Vues de Russie » que je recommande, parce que...
- Il y a vraiment un tableau, un portrait de la Russie, de l'intérieur, comme on n'en voit pas beaucoup, on n'en lit pas beaucoup ces temps-ci.
- Les lignes de force, c'est quoi ? Qu'est-ce que vous avez constaté qui vous a vraiment le plus frappé, Thierry Marignac ? Disons que la première chose, c'est que c'est la même civilisation, c'est-à-dire que la représentation occidentale, très souvent donnée, imposée par une forme de propagande comme quoi la Russie contemporaine, ce serait l'URSS de Staline, c'est complètement faux.
- Hum.
- C'est complètement faux.
- J'en suis le premier exemple.
- Je me suis baladé partout.
- Hum.
- Ils me connaissent bien, puisque j'étais un copain de Limonov, qui était un opposant pendant très longtemps.
- L'écrivain Edouard Limonov, l'écrivain et politique, oui, bien sûr.
- Voilà, qui est mort il y a cinq ans.
- Donc, ils savent très bien qui je suis.
- Je suis...
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