Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
- Voilà, c'est une des chansons les plus populaires du Liban, c'est une des plus grandes chanteuses libanaises et arabes d'ailleurs, enfin Fayrouz, qui chantait « Venez, visitez-moi, je vous accueillerai, Zolouni, merveilleuse chanson ».
- Et aujourd'hui on va parler, on a parlé un peu plus tôt de ce qui se passe en Syrie avec la visite du nouvel homme fort de la Syrie à l'Elysée, reçu par Emmanuel Macron, et là on va parler d'un pays encore plus proche, mais très proche de nous, je rappelle, le Liban.
- Le Liban.
- Le Liban, vous le savez très très très bien, il y a avec la France depuis des siècles des relations très très fortes, on ne va pas refaire toute l'histoire, mais il y a quelqu'un qui a refait l'histoire, en tout cas des deux derniers siècles.
- Un livre tout à fait passionnant pour ceux qui s'intéressent, et Dieu sait si ça nous intéresse ou pas, nous concerne les problèmes du Proche-Orient.
- Fouad Khoury Helou, « Liban, état de survie » aux éditions Max Milot, ça vient de paraître. Bonjour Fouad.
- Bonjour André, merci de m'accueillir.
- Et justement, c'est très intéressant.
- C'est très intéressant parce que vous faites une espèce d'histoire, vraiment d'histoire très très fouillée de ces deux derniers siècles de l'Empire ottoman, effectivement, jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à la sélection du nouveau président de la République libanaise, Joseph Aoun, il y a quelques mois, et avec tout ce qui se passe autour, et vous montrez très très bien comment le Liban, ça a été très très souvent la guerre des autres, avec que ce soit l'Iran, que ce soit la Syrie...
- que ce soit Israël, que ce soit l'Égypte, enfin tout le monde, et alors beaucoup plus loin, les Américains, les Anglais, les Français, ne parlons pas de la Turquie et autres, vous voyez, l'Empire ottoman retrouve ses droits, et ça a été un pays qui a tenu avec beaucoup de vicissitudes, beaucoup d'efforts, que l'on proclamait perdu, terminé, vrayé de la carte, et qui est toujours, et heureusement d'ailleurs, toujours là.
- En fait, quand vous intitulez votre livre, il faut être honnête avec nous, « Liban, état de survie », en fait, est-ce qu'il est, soyons clairs, est-ce qu'il est en état de soins palliatifs, est-ce qu'il est en état où on va lui administrer les derniers sacrements, ou au contraire, l'espoir est là ? Je dirais qu'il résiste toujours, malgré la difficulté de son vécu.
- L'idée du livre, c'est un peu de...
- Voilà, de prendre par la main le lecteur, de ce Liban compliqué, cet Orient qui a l'air compliqué, l'expliquer de manière simple, sans être simpliste, et dire de quoi il s'agit, pourquoi on a cette répétition, pourquoi sans cesse on a des crises qui se succèdent au Liban, et plus généralement au Proche-Orient d'ailleurs, mais on pourrait élargir le raisonnement, et pourquoi deux siècles, parce que ça fait deux siècles que c'est le même schéma qui se reproduit, tous les 25-30 ans, on a une crise.
- On casse tout et on recommence.
- Alors c'est quoi le schéma ? Il n'est pas très compliqué.
- Il y a des divisions internes au Liban, il y a des communautés différentes.
- Les communautés religieuses au Liban sont des identités politiques.
- C'est ça qu'il faut comprendre.
- On peut être chrétien ou musulman, pas très croyant, mais on est très accroché à cette identité-là.
- Donc voilà.
- Rappelons, rappelons d'ailleurs, je dis ça pour ceux qui ne le savent pas, mais c'est une spécificité absolue, c'est qu'au Liban, le président est chrétien maronite, le premier ministre est musulman sunnite, et le président de l'Assemblée nationale est musulman chiite.
- C'est assez compliqué comme ça.
- Oui, c'est déjà pas mal.
- Non mais c'est une tradition presque démocratique, enfin en guillemets.
- Absolument.
- Et la chose qu'il faut noter, c'est que malgré toutes les crises, le Liban c'est le seul pays de la région qui n'a jamais connu la dictature.
- Parce qu'il y a cette multiplicité d'identités, de tous les pays arabes, quasiment, c'est le seul pays, tous les pays du Moyen-Orient arabe, c'est le seul pays qui n'a pas connu un Saddam Hussein ou un Hafez...
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