Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h. André Bercov.
- La violence. La violence en France. Faire face à la violence en France au nom de la protection de l'enfance.
- Et mineurs violents, états inconsistants pour une révolution pénale. Je suis... Bonjour, Maurice Berger.
- Bonjour, M. Bercov. Bonjour. Je suis très heureux de vous recevoir. Je l'ai déjà reçu. Vous êtes psychiatre, vous êtes pédopsychiatre.
- Et vous vous occupez depuis des décennies de ce qu'on appelle la jeunesse violente. Et justement, chaque fois qu'on vous a entendu, qu'on vous lit, vous avez des points de vue qui sortent du ronron qu'on entend en général sur « on ne peut rien faire », « voilà, c'est comme ça », l'état de violence, le sentiment d'insécurité, l'insécurité, la France est orange mécanique pour les uns, des faits divers pour les autres, tout ce qu'on entend, une espèce de gloubiboulga de mots. Et vous, je voudrais qu'on revienne là-dessus, Maurice Berger, parce que votre titre, déjà le titre de le livre le plus récent, c'est « Mineurs violents, états inconsistants ». Mais on a l'impression que c'est comme ça depuis des décennies.
- Est-ce que quelque chose a changé ? Est-ce que ça s'est aggravé ? Ça s'est nettement aggravé. C'est pour ça que j'ai écrit ce dernier petit livre. Ça s'est aggravé au sens où il n'y a plus que très peu d'endroits sur le territoire français où on est en sécurité. Donc ça s'est étendu. Cette violence s'est rajeunie. On a maintenant des meurtriers âgés de 13 ans. Et depuis le code pénal de la justice des mineurs, nous avons une augmentation de l'érosion de la peine. Donc oui, ça va nettement plus mal. Les chiffres 2022 du ministère de la Justice, c'est 28 000 mineurs de moins de 13 ans déférés devant les tribunaux, dont 4 000 de moins de 10 ans. Voilà.
- 4 000 de moins de 10 ans. Oui, c'est impressionnant. Juste par rapport à ce que vous disiez, vous savez que...
- Maurice Berger, Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur et aujourd'hui ministre de la Justice, disait dans une interview il y a 2 ou 3 jours à Guillaume Pley, il disait... Vous, il allait même plus loin que vous. Il disait qu'il n'y a plus d'endroits « safe », disait-il, en France. Carrément. Et lui, ministre de l'Intérieur pendant X années.
- Eh bien, je dirais qu'il a mis du temps pour le dire.
- Oui.
- Je me rappelle encore...
- Je me rappelle encore M. Darmanin disant « Je suis à 10 000 lieux de pensée, par exemple, qu'il y a un lien entre violence et immigration ».
- Oui.
- Il l'a reconnu par la suite. Donc... Mais il n'y a pas que... Bon, tant mieux s'il le reconnaît. Moi, je suis content de voir qu'il va pouvoir agir, essayer d'agir sur cette réalité.
- Oui. Alors justement, on vend...
- On va en parler parce que, justement, vous parlez d'un côté mineur violent, de l'autre côté l'État inconsistant. Et on va parler de l'érosion, effectivement, de la peine dont...
- Mais je voudrais revenir, Maurice Berger. Qu'est-ce qui fait le mineur violent ? Et qu'est-ce qui fait... Je me rappelle, on avait eu une conversation il y a 2 ou 3 ans pour l'un de vos livres.
- Et vous disiez, au fond... Moi, ça m'avait frappé, ce que vous aviez dit à l'époque. Vous avez dit « Eh bien, ils vont jusqu'au bout ». C'est-à-dire que quand, par exemple, pour un regard, pour quelque chose, dans un bus et ailleurs, vous dites... Eh bien... Et vous avez eu des confessions de mineurs là-dessus. Eh bien oui, il faut aller jusqu'au bout. Il n'y a pas de problème. On ne s'arrête pas.
- Qu'est-ce qui fait que cette espèce d'absence... Qu'est-ce qui crée cette absence de limite ? On casse la gueule, mais on va plus loin que casser la gueule. On le laisse pour mort.
- Oui. Effectivement, il faut éliminer celui qui gêne. Et derrière cela, on a des processus psychiques complexes.
- Je dois dire que...
- Je n'ai pas... Il y a quelque chose de mystérieux dans ce besoin d'éliminer complètement l'autre.
- Oui.
- C'est un mode de relation à autrui, je...
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