Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- Sud Radio, il est 6h40, la vie en vrai, la crise politique et ses conséquences très concrètes pour nos entreprises, déjà qui manquent de visibilité, n'embauchent plus, mais également pour tout le tissu associatif de notre pays, avec des associations qui se retrouvent aujourd'hui en grande difficulté. Bonjour Pascal Brice.
- Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes le président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité.
- C'est un réseau qui regroupe plus de 900 associations d'aide aux plus démunis.
- Racontez-nous, pour toutes ces associations, quelles sont les répercussions de la crise politique que nous traversons.
- Elles ajoutent le fait qu'on ne sache pas précisément à quel moment on aura un budget, parce qu'on parle d'associations qui accompagnent les gens qui sont à la rue, qui les hébergent, qui les accompagnent vers l'emploi.
- Et il y a une incertitude sur le fait de savoir si elles...
- Ils auront leurs financements, qui sont des financements publics, qui sont déjà en repli.
- On a fait une enquête récemment, vous l'avez vu auprès d'elles.
- Une sur trois aujourd'hui est menacée de disparition.
- Et vous voyez, là, j'étais en quelques jours à Reims, à Charleville-Mézières.
- Une sur trois.
- C'est considérable.
- C'est-à-dire que Charleville-Mézières, Reims, là d'où je vous parle, Orléans il y a quelques jours, Dijon il y a quelques jours.
- Et partout, je vois ça.
- Ce sont des associations qui sont déjà en grande difficulté, parce que partout, on le voit bien, la pauvreté, la précarité augmente.
- Il n'y a jamais eu autant de pauvres en France que...
- Depuis 30 ans.
- Et face à ça, on a des financements publics qui se réduisent.
- Et puis l'instabilité, l'incertitude.
- Quel niveau de financement on va avoir ? À quel moment est-ce que les subventions vont être versées ? Donc il y a une fragilisation très forte au pire moment.
- Parce que je vous le dis, la pauvreté, la précarité, on le voit, elle augmente partout.
- Et puis dans un moment aussi particulier, puisque c'est en ce moment que les associations sont en train de travailler sur leur budget.
- Mais oui, c'est ça.
- C'est-à-dire que vous voyez bien, vous faites votre budget.
- Vous avez des charges qui ont augmenté.
- Vous avez des besoins à satisfaire.
- Parce que plus de gens à la rue, plus de gens dans les distributions alimentaires, plus de gens à accompagner vers l'emploi.
- Parce que vous voyez, dans les Ardennes, on est encore à 10% de chômage.
- Et face à ça, vous avez des financements qui sont en réalité importants dans notre pays.
- On est un pays qui est protecteur, qui redistribue, mais qui est insuffisant pour répondre à cette précarité, à cette pauvreté qui s'enracine à la fois dans les campagnes et dans les villes, d'ailleurs.
- Ce n'est pas que...
- Oui, ça touche véritablement tous les territoires, cette question-là.
- Alors, tous les territoires.
- Et puis alors, un peu toutes les personnes.
- C'est-à-dire que vous avez beaucoup de jeunes qui sont en pauvreté, en précarité, notamment des jeunes qui ont été placés, vous savez, à l'aide sociale à l'enfance, qu'on retrouve à la rue.
- Vous avez des gens qui ont des toutes petites retraites, qui n'arrivent plus à payer les charges du loyer.
- Vous avez des problèmes aussi, beaucoup de santé mentale, pour toute une série de personnes.
- Voilà, donc il y a un cumul comme ça, qui fait que vous avez un peu partout en France, des gens qui travaillent.
- Il faut se rappeler ça, que c'est de plus en plus, ce qu'on appelle les travailleurs pauvres, et donc face à ça, on a besoin des associations.
- Or là, je vous le dis, si rien n'est fait, eh bien, une sur trois sont en risque de disparition.
- Il n'y a pas de solution de financement alternatif pour ces associations aujourd'hui ? On est dans un pays, la France, qu'on le veuille ou non, où ces associations-là, c'est le financement de l'État.
- C'est ça qui permet leur financement.
- Alors, vous avez évidemment aussi les dons.
- Ça, c'est fondamental, notamment pour les associations de distribution alimentaire.
- Mais vous voyez bien qu'aujourd'hui, il y a nécessité de diversifier, d'aller plus vers...
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