Retranscription des premières minutes :
- AGP, association d'assurés engagés et responsables, présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour à toutes et à tous, aujourd'hui je reçois Isabelle Santiago, députée, rapporteuse de la commission d'enquête parlementaire sur les défaillances de la protection de l'enfance.
- Avant d'ouvrir cet échange, je vous propose, comme chaque dimanche, de prendre un instant pour poser les enjeux et nous engager contre l'abandon institutionnel des enfants.
- En matière de protection de l'enfance, l'abandon ne vient pas seulement des familles défaillantes, il vient aussi de l'État.
- Devant la maltraitance, l'abandon, la négligence grave ou l'impossibilité parentale, la décision de la République d'intervenir pour protéger est juste.
- Pourtant, cette promesse de protection n'est pas respectée.
- Des lois votées, non appliquées, des contrôles promis, jamais exercés, et une organisation qui fragilise toute cohérence nationale.
- Depuis 1983, ce sont les départements qui gèrent la protection de l'enfance.
- Résultat ? Sans un territoire, sans une politique, aucune garantie d'égalité.
- En France, près de 400 000 enfants sont aujourd'hui sous la responsabilité de la République.
- Chaque année, près de 10 milliards d'euros sont investis pour assurer leur mise à l'abri, leur protection.
- Pourtant, un enfant placé sur 5 est victime de violences dans ces lieux censés les protéger.
- Cette faillite institutionnelle ne s'exprime pas seulement par des chiffres.
- Elle se vit au quotidien dans les trajectoires brisées de milliers d'enfants.
- Dans les pouponnières, où des nourrissons censés être accueillis, qui, temporairement, y restent des mois entiers, parfois des années, faute de solutions adaptées.
- La nuit, un seul adulte pour 30 bébés.
- Impossible dans ces conditions d'assurer des soins, une présence, une attention.
- L'enfance débute dans l'isolement, la carence affective et l'oubli.
- Dans les hôtels, où des adolescents sont relégués hors de toute structure éducative, exposés à tous les dangers.
- À la majorité, où 31 000 jeunes majeurs sortent chaque année du système, sans soutien réel, au seuil de leur vie adulte.
- Et dans les structures d'accueil elles-mêmes, où la violence s'installe trop souvent.
- Parmi ces 400 000 enfants confiés à l'ASE, 1 sur 4 vit avec un handicap, sans prix d'encharge adapté.
- Près de 1 tiers présentent des troubles graves de santé mentale.
- Laisser l'enfance blessée sans protection coûte 38 milliards d'euros par an.
- Chaque élément de ce tableau est connu, chaque drame est documenté, chaque urgence a déjà été décrite.
- Protéger les enfants de la République n'est pas un acte de communication politique, c'est une obligation morale, non négociable.
- Alors, s'engager...
- Aujourd'hui, c'est refuser que la protection de l'enfant soit reléguée au rang des politiques secondaires ou des stratégies locales.
- C'est affirmer que la dignité d'un pays se mesure à la manière dont il protège ses enfants, pas à la quantité de discours qu'il produit sur leur dos.
- Aujourd'hui, je reçois Isabelle Chantiago, députée, rapporteuse de la commission d'enquête parlementaire sur les manquements de la protection de l'enfance, pour évoquer un rapport accablant, près de 400 000 enfants concernés, des politiques publiques défaillantes, 92 recommandations pour changer radicalement la donne.
- Alors, merci Isabelle d'avoir accepté cet avis.
- Merci surtout à vous de l'invitation.
- Alors, ça fait des années que des rapports, des professionnels, des enfants placés, des reportages, des livres, tirent la sonnette d'alarme sur ces défaillances.
- Pourtant, la situation continue de se dégrader et continue d'être insupportable pour bon nombre d'enfants.
- Vous êtes l'une des rares parlementaires qui porte ce sujet avec force et persévérance, sans céder, je dirais, à la tentation des rapports de forme.
- Qu'est-ce qui vous a, une première question un peu personnelle, qu'est-ce qui vous a poussé à tenir bon sur ce combat, sur ces enfants qu'on appelle, encore aujourd'hui, les oubliés de la République ? Tout simplement parce que ces enfants, je les connais.
- Et que je mets des visages, des histoires de vie.
- Parce que j'ai eu la fonction, avant d'être parlementaire, de conseillère générale, on disait à l'époque, puis conseillère départementale.
- Et pendant près de plus de dix ans, j'ai eu l'honneur d'avoir cette fonction de vice-présidente chargée de la prévention et de la protection de l'enfance.
- J'ajouterais de la prévention spécialisée à l'époque.
- Et donc, je mets vraiment, des histoires de vie.
- Et j'ai fait vraiment une promesse, à...
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