Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-François Aquili.
- Et bonjour à vous Jean-François Gallo.
- Bonjour.
- Bienvenue sur l'antenne de Sud Radio ce matin.
- Vous êtes le président du conseil des vins de Saint-Emilion et nous allons évoquer avec vous ce sujet majeur, celui des 15% de M. Trump, les droits de douane appliqués à tous les produits européens d'ailleurs, en destination des Etats-Unis, et notamment les vins et spiritueux français.
- Et vous lancez un appel à l'aide ce matin, Jean-François Gallo.
- Oui, un petit peu, parce que la grande complexité que l'on a, c'est quand on connaît le mécanisme du calcul d'un prix consommateur aux Etats-Unis.
- Donc ces 15% sont déjà majorés de la faiblesse du dollar, qui est d'à peu près 8 à 10% par rapport à 3-4 ans en arrière.
- Donc ça fait du 25%.
- Sur ces 25%, s'applique la marge, de l'importateur et du distributeur, puisqu'il y a le long antitrust aux Etats-Unis qui fait qu'un distributeur ne peut pas importer, donc il y a plusieurs couches obligatoires d'intermédiaires.
- Donc ça va ramener au moins une augmentation au prix du consommateur, ce qu'on appelle du retail price, qui est très important aux Etats-Unis, de l'ordre de 35%.
- Voilà, on n'est pas à 15, on est à 35 en fait.
- Voilà, on est peut-être à 35 au niveau consommateur facilement, 35-40% au niveau du consommateur.
- Et ce retail price est très important, c'est un peu comme chez nous, vous savez, les 4,99, les 9,99, les Américains parlent toujours comme ça, 4,99, 9,99, 15,99, voilà.
- Bon, et là, on va faire des sauts.
- Et ce qui fait qu'un produit qui était par exemple à 9,99, qui va se retrouver à 15,99 ou à 17,99, eh bien, il va perdre peut-être 5 fois son volume de vente.
- Au lieu de vendre 50 000 bouteilles, on va vendre 10 000.
- Donc vous imaginez les conséquences sur les volumes que nous allons perdre au niveau exportation.
- Justement, Jean-François Gallot, vous présidez le Conseil des vins de Saint-Émilion.
- Qu'est-ce qu'il représente pour vous, ce marché américain ? Dans l'ensemble des vins, notamment à Bordeaux, c'est le deuxième marché d'exportation des vins de Bordeaux.
- Donc c'est très, très important.
- Et donc, aujourd'hui, vous savez, on a déjà perdu des paires de marchés, des pans de marché, on peut dire, avec déjà l'après-Covid en Chine, qui était le premier marché d'exportation des vins français.
- C'était la Chine, avant, oui.
- C'était la Chine qui était venue première.
- Oui, bon, alors c'est un peu trop facile, peut-être, mais bon, on a perdu aujourd'hui deux tiers des volumes sur la Chine.
- On a perdu, après déjà, une partie du marché américain, où c'est difficile de revenir à cause des taxes Trump, justement, les fameuses taxes Boeing, lors de la première mandature de Trump.
- Bon, ensuite, nous avons aussi une déconsommation permanente des vins rouges, principalement sur l'ensemble de l'Europe, et principalement en France.
- Donc c'est une désescalade sans arrêt, sans arrêt, de nos volumes.
- Et donc, on n'arrive pas à rééquilibrer, l'offre et la demande, malgré, on l'a vu, des arrachages massifs et très pénalisants pour la viticulture, des distillations, des diminutions de rendement, et donc une chute de prix qui fait qu'aujourd'hui, les prix de vente sont inférieurs aux prix de revient.
- Et vous avez vu les vins californiens qui singent, nos vins français, notamment les vins de Bordeaux, qui auront peut-être retrouvé du lustre à la faveur de ces hausses de taxes.
- Oui, c'est la volonté de Trump, c'est clair.
- Ben oui.
- Ils vont, dans les négociations, ils sont, j'espère, encore en train de se mener.
- Bon, je pense qu'on a affaire, ça, les Américains, ce ne sont pas forcément des politiques, mais au moins des businessmen, surtout l'équipe en place et surtout leur président.
- Donc, il faut qu'ils prennent conscience qu'ils ont l'intérêt de monter une taxe à 15%, alors que les volumes vont être réduits de deux tiers.
- Donc, le calcul arithmétique sera en leur défaveur, forcément, sur les taxes.
- Il y a une critique, notamment à l'endroit de Mme Ursula von der Leyen, qui est allée, on va dire, courber les Chines pour certains, mais elle est allée aussi négocier, en...
Transcription générée par IA