Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Bonjour mon cher Jean.
- Bonjour mon cher Maxime, bonjour à tous.
- Merci beaucoup d'être avec nous ce matin, vous êtes docteur en psychologie, créateur du site hypnose.paris.com et Jean, cette semaine, vous revenez sur un fait d'actualité qui a fait du bruit.
- 10 personnes ont été jugées pour cyberharcèlement à l'encontre de qui ? De la première dame, Brigitte Macron.
- Jean, comment une telle fake news, une fausse nouvelle peut-elle se propager à ce point ? On rappelle accessoirement que la fausse nouvelle est d'avoir fait croire que Brigitte Macron était en réalité un homme.
- Et bien voilà, exactement Maxime.
- En fait, la propagation d'une fausse nouvelle relève de la psychologie de la rumeur.
- Il faut qu'il y ait d'abord un caractère sensationnel, l'idée d'une information qui relèverait d'un scoop du genre typiquement, vous l'avez dit, l'identité de Jean de la première dame, ou alors les grands classiques, la terre n'est pas ronde, elle est plate, ou alors l'homme n'a jamais marché sur la lune.
- L'idée, si vous voulez, c'est que plus c'est gros, et mieux ça marche.
- À partir de ce moment-là, oui, je vous écoute.
- Non, non, non, allez-y, j'inquiétais, Jean, j'inquiétais.
- Ah, d'accord, très bon.
- Alors à ce moment-là, si vous voulez, Maxime, va se créer un petit noyau de personnes qui croient à cette fausse nouvelle, qui y adhèrent, et cette adhésion va créer chez ces personnes un sentiment d'appartenance assez fort, comme l'idée de faire partie d'un petit club d'initiés.
- Et alors le troisième point qui aboutit précisément au cyberharcèlement, c'est que ce petit club va faire du prosélytisme, de recruter de nouveaux adhérents, et ce qui était très compliqué au siècle dernier est devenu aujourd'hui tragiquement, dramatiquement simple.
- Mais ce que vous appelez l'aspect dramatique et tragique, en réalité, c'est tout ce qui vient des réseaux sociaux.
- Non, ça part de là quand même à chaque fois.
- Exactement, mon cher Maxime, c'est exactement ça.
- La possibilité de partager des textes ou des vidéos montées, trafiquées, bidonnées, crèze que l'on nomme une viralité inouïe, à cette viralité, elle aboutit à une masse critique, ce qui, au départ, représente une infime minorité de personnes qui adhèrent à une fausse information, se transforme en une majorité artificiellement gonflée par les algorithmes.
- L'humoriste Fabrice C. Pouet en a même fait un sketch, il parle de Dédé.
- Dédé, c'est l'idiot du village qui prétend, au bistrot, que la terre est plate.
- Il est tout seul, Dédé, et tout le monde rigole bien.
- Mais ça, c'était avant les réseaux sociaux, parce que désormais, le fameux Dédé rencontre très facilement une autre personne qui croit ce qu'il croit.
- Oui, c'est ça.
- Voici comment ça se passe, typiquement, écoutez.
- Et tout d'un coup, il lui dit « Heeeeeeeh ! » « Toi aussi, t'avais remarqué que la terre était plate, hein ? » « Et un jour, ils sont deux, puis dix, puis cent, puis mille, puis un million ! » « Et un jour, c'est toi qui arrives au bistrot et qui dis, et vous savez, comme la terre est ronde, « Ah, il est con, reservez-lui à boire ! » « C'est ça, les réseaux sociaux ! » « Des bandes à Dédé ! » Les gens, c'est sûr que le sketch de Fabrice C. Pouet la décrit parfaitement, la mécanique, mais comment on peut réussir à lutter, justement, contre cette propagation ? C'est ça, l'essentiel ? Eh bien, alors, l'essentiel, Maxime, c'est d'abord de mettre en valeur, dès le plus jeune âge, l'esprit critique, éduquer les jeunes, et aussi les moins jeunes, à décrypter les images, parce que le pire des biais cognitifs, c'est le fameux « je crois ce que je vois », rien n'est plus trompeur qu'une image.
- Sensibiliser aussi aux méfaits psychiques terribles du cyberharcèlement, parce que les dégâts psychologiques sont terrifiants, et puis, le dernier point, c'est de rester très méfiant vis-à-vis de ce qui circule sur les réseaux sociaux, parce que très souvent, ce sont d'énormes bêtises, et les réseaux sociaux, ils ne se reposent jamais.
- C'est l'occasion de conclure, typiquement, cette chronique par un aphorisme fameux de Michel Audiard.
- « Vous...
Transcription générée par IA