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Un an après l'élection de Macron, les trois défis de Wauquiez pour devenir un opposant crédible

Le président des Républicains peine à imposer son leadership et sa légitimité à droite. Les Européennes, l'an prochain, pourraient plonger le parti en crise en cas de débâcle.

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Laurent Wauquiez se retrouve face à trois grands défis, que l’on peut aujourd’hui identifier, un an après l’élection présidentielle.

Le premier, retrouver un corpus idéologique, refonder une droite siphonnée en grande partie en son centre depuis l’élection présidentielle. Il doit réussir à devenir un interlocuteur face au président de la République et ce n’est pas facile parce qu’il y a une grande réforme politique qui est en train de se négocier en ce moment, une réforme constitutionnelle. Et ce n’est pas lui qui est en train de la mener, c’est Gérard Larcher, le président du Sénat. Il n’est qu’en deuxième, voire en troisième ligne.

Son deuxième défi, c’est de pouvoir constituer une liste pour les européennes qui auront lieu l’année prochaine, premier rendez-vous électoral depuis l’élection présidentielle. Il faudra qu’il fasse preuve de renouvellement et de sa capacité à se démarquer à la fois des anti-européens que sont la gauche radicale et le Front national, comme des pro-européens, du côté du centre et de la République en Marche.

Le fait qu'il ne mènera pas cette liste en dit long sur les espoirs de succès du côté des Républicains. C’est la stratégie de la prudence. Il a bien compris qu’il n’avait pas intérêt à être en première ligne parce que la tempête risque de souffler très fort. En cas d’échec, parmi ses propres lieutenants, on n’écarte pas la possibilité d’une crise ouverte si le score des Républicains à ces élections n’est pas satisfaisant.

Macron l’a désigné plusieurs fois comme adversaire, en fin d’année, lors d’interviews, notamment face à Laurent Delahousse sur France 2. C’est là qu’on rejoint le troisième défi de Laurent Wauquiez, être capable de faire un travail sur lui-même pour pouvoir installer son leadership et sa légitimité au sein de son parti, afin de devenir un opposant crédible.

C’est un esprit brillant Laurent Wauquiez, mais qui est surtout, depuis quelques années, perçu comme étant insincère et pas fiable. Ça lui pose un problème. Il y a des postures qui paraissent artificielles. Depuis qu’il est président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, il ne jure que par la province, le terroir, s’essaie même au patois. Or, c’est un énarque, c’est un normalien. Il a même réussi là où Macron a raté, rentrer à l’école normale. Il se prive même de cet argument parce qu’il ne veut montrer que son côté auvergnat et tout le monde voit bien que ce n’est pas la réalité.

Il considère qu’il y a le monde qu’il faut autour de lui. À chaque fois que quelqu’un manifeste le souhait de s’éloigner des Républicains par désaccord avec Wauquiez, il leur dit ‘Au revoir’. Avec le risque, comme le disent certains chez LR, que ça se termine par un petit parti, un petit noyau, concentré sur des thématiques plutôt axées sur la défense de la ruralité et du monde agricole, alors qu’il y a tellement d’autres défis.

C’est là le paradoxe le plus compliqué pour Wauquiez. La droite est en difficulté politique alors qu’elle vit une renaissance intellectuelle. Il y a beaucoup d’analystes, d’intellectuels, de la nouvelle génération, qui revitalisent le corpus politique de la droite, mais ils peinent à trouver des débouchés politiques.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe Verdier et Billie

 

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