Pas encore. Avec Donald Trump, il y a des surprises, mais il a dénoncé sur CNBC que « la France taxe le vin et nous taxons
peu le vin français ». Donald Trump ne boit pas une goutte d’alcool mais il veut défendre les viticulteurs américains qui se plaignent de
l’invasion des vins français. Et donc il a assuré qu’il préparait quelque chose pour lutter contre cela. Mais peut-être ce n’est que du bluff.
En fait le Président américain a pour habitude de regarder comment se situent les échanges globaux avec tel ou tel pays.
Or avec la France le déficit commercial américain s’établit à près de 16 milliards de dollars. Et ça c’est insupportable pour Donald Trump.
Déjà au mois de novembre dernier il s’était élevé contre les lourdes taxes douanières que les vins américains doivent payer en arrivant en France. Ce qui est une contre-vérité, car il s’agit d’une taxe européenne que notre pays ne perçoit absolument pas.
Par ailleurs ces taxes s’étagent entre 11 et 29 cents. Comparées au prix d’une bouteille de vin californien, c’est minime, voire ridicule. Alors va-t-il déclencher la guerre du vin ou s’en tenir à quelques tweets ?
Ce qui est sûr c’est que ces déclarations ne tombent pas par hasard carles Etats-Unis et l'Union européenne doivent engager
des négociations. Mais pour l'heure, Bruxelles, qui mène seul les discussions, ne veut pas inclure le secteur agricole dans ces discussions et donc le vin.
Alors c’est vrai que les vins français rentrent facilement aux Etats-Unis avec des taxes qui sont comprises entre 5,3 et 14,9 cents par bouteille. Mais on ne peut pas dire que l’Europe et la France bloquent le vin américain, puisque les ventes y ont triplé en l’espace de dix
ans.De notre côté le marché américain pèse 3,2 milliards d’euros, mais ce ne sont pas des taxes en plus qui freineraient les
ventes de Bordeaux. Et c’est tant mieux car c’est notre deuxième domaine d’excellence outre-Atlantique derrière les équipements
aéronautiques. Vous voyez, c’est plus anecdotique qu’économique. Mais c’est tout de même problématique de ressentir tout d’un coup un
climat d’hostilité.
Comme si Donald Trump ne pouvait exister qu’en montrant les muscles. Ce qui, entre alliés, est ridicule, dérisoire et superflu.