Christian Estrosi évoque "un rassemblement de haine et d'exclusion" alors que Le FN et sa dirigeante, Marine Le Pen, doit participer à un meeting du Mouvement pour l’Europe des nations et des libertés aux côtés de l’Italien d’extrême droite Matteo Salvini de la Ligue du Nord, l'un des grands gagnants des dernières élections dans la péninsule, mais aussi de Geert Wilders, le leader de l’extrême-droite aux Pays-Bas et des représentants des partis nationalistes de Pologne, d'Autriche ou de Hongrie.
Certains d'entre eux participent déjà à des coalitions au pouvoir dans leur pays et leur groupe, le plus petit du parlement européen, représente 36 députés.
L’extrême-droite veut justement profiter du 1er Mai pour célébrer ces succès électoraux en Europe. Une Europe de plus en plus mal perçue, mal comprise par bon nombre d'électeurs.
"Leur 1er Mai vise à instrumentaliser cette fête en une action de propagande partisane extrémiste, ce qui constitue en soi une provocation", estime pour sa part le maire de Nice, toujours formellement membre des Républicains mais en rupture de ban avec le parti de Laurent Wauquiez.
Un rassemblement d’extrême-droite qui pourrait en tout cas provoquer des heurts puisque les anti-FN veulent l'empêcher.
Clairement, demain à Nice, l'ordre public est menacé.
Mais pourquoi Nice ? Clairement, l’extrême-droite semble vouloir appuyer là ou ça fait mal, là où l'Europe ne parvient pas à stopper l’afflux de migrants.
Le FN et ses alliés veulent faire de Nice et de la côte d'Azur un symbole de l'échec de l'Europe sans frontières.
Un jeu dangereux qui risque de mettre un peu plus encore d'huile sur le feu après la première opération spectaculaire des identitaires dans les Alpes il y a quelques jours.
D'ailleurs, l'euro n'est plus la cible de Marine Le Pen, ni des autres partis rassemblés demain à Nice. C'est l'immigration.
Tout simplement parce qu'en matière électorale, l'abandon de l'euro fait plus fuir les électeurs qu'autre chose, on l'a vu aux dernières présidentielles en France.
Il s'agit aussi, pour Marine Le Pen, de préparer les Européennes de l'an prochain et d'imaginer les alliances à venir entre tous ces mouvements, alors qu'en France, l'union des droites reste lettre morte.
Et puis, le choix de Nice, aussi, parce que Marine Le Pen et le FN comptent bien préparer les municipales de 2020.
Dans le viseur, Christian Estrosi, désormais acquis à Macron, que le FN rêve de faire chuter.
Christian Estrosi qui est aussi en concurrence, dans l’optique des municipales de 2020 à Nice, avec le député LR Eric Ciotti, aux positions très droitières. Ce dernier estime également que "si la présidente du Front national a choisi de venir à Nice (…) c’est aussi, sans doute, parce qu’elle espère y trouver de nouveaux alliés prêts à succomber à ses appels".
Écoutez la chronique de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard