1,153 Milliards d’euros pour les droits de la Ligue 1. Oui, c’est délirant. Mais on peut rappeler que c’est à peu près l’équivalent des droits en Allemagne. Et la Grande Bretagne est beaucoup plus haut, mais avec une tendance à la baisse. En gros, on aurait atteint une sorte d’équilibre du marché, où les clubs sont contents et peuvent se utiliser cette manne pour se mettre à hauteur du reste de l’Europe. En espérant qu’ils ne vont pas s’en servir pour continuer la valse des millions sur les salaires des joueurs. Mais il faut aller un peu plus loin. Tout à coup, un groupe espagnol, récemment racheté par des Chinois, fait flamber les enchères françaises. En fait, on assiste en direct à une nouvelle étape de la transformation du foot en industrie soumise à la mondialisation financiarisée. Désormais, on ne joue plus à l’intérieur de nos frontières. Nous avions eu des alertes. La Ligue de football professionnelle et la Fédération Française de football ont ouvert l’an dernier une antenne en Chine. Le match OGC Nice-PSG a même été déplacé à 13h, en mars dernier, pour pouvoir être diffusé en Chine. 1,6 Millions de téléspectateurs. Seize fois plus qu’en France.
Ce phénomène va-t-il s'amplifier ? Il faut savoir que la Chine est en train de se positionner dans le football. Elle a investi dans plusieurs clubs européens. Mais elle n’est pas la seule puissance à se lancer dans cette course. On a vu récemment l’Arabie Saoudite entrer dans la danse avec le soutien des Etats-Unis. Les deux compères veulent contrer à la fois la Chine et le Qatar. Un exemple : récemment, un opérateur saoudien a offert à ses abonnés un bouquet appelé BeoutQ, qui piratait carrément BeIn sport. Mais surtout, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite rêvent de faire retirer la Coupe du Monde au Qatar en l’accusant de corruption. Et les Etats-Unis remporteraient le morceau. A défaut, ils auraient celle de 2026. Le Prince Ben Salman a déjà reçu à grands frais le président de la FIFA et plusieurs représentants de petits pays, avec cadeau de bienvenue. La tradition à Ryad, c’est la montre de luxe. Et l’idée de l’Arabie Saoudite, c’est surtout de mettre en place une coupe du monde des clubs. On imagine la nouvelle manne financière.
On est en train de basculer dans un autre monde. Peut-être que la Ligue 1 pourra se hisser au niveau des autres pays européens, mais le football comme sport populaire, où l’on peut rêver sur un beau geste, c’est le monde d’hier.
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