On peut même remonter plus loin que cela, parce que cela fait des années que les pouvoirs publics veulent réformer les auto-écoles. Déjà la Commission Attali, créée en 2007, et dont Emmanuel Macron était rapporteur, avait établi cette profession réglementée comme une rente à faire sauter. Quand il s’est présenté à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, s’en est souvenu et a promis de baisser de manière drastique le coût du permis de conduire. C’est la députée du Gard François Dumas qui a été chargée de faire un rapport parlementaire sur le sujet, qui vient d’être publié. Et ses conclusions ne plaisent pas du tout aux auto-écoles. Avec deux mesures radicalement explosives. D’une part la fin de l’agrément départemental. Ce qui veut dire un accroissement de la concurrence. D’autre part la possibilité de se présenter à l’examen du permis en candidat libre, donc sans passer par les auto-écoles.
On comprend que ça ne plaise pas vraiment à la profession. Ce sont deux mesures évidemment un peu extrêmes, mais qui s’inspirent de pratiques étrangères. Ce n’est pas non plus la révolution. Et puis il ne faut pas oublier que l’on parle tous les jours de crise du pouvoir d’achat, or le prix moyen du permis de conduire c’est 1.800 euros. C’est pour cela que la députée propose aussi que les cours de sécurité routière commencent dès le lycée et ne soient pas l’apanage des auto-écoles. Ce qui relève du bon sens. Déjà commencent à apparaître des auto-écoles en ligne qui permettent de faire l’apprentissage du code comme Ornikar ou En Voiture Simone. Mais en même temps à l’heure de la révolution numérique, il faut bien que ces auto-écoles s’adaptent aux nouveaux besoins des élèves. Et trop souvent elles apparaissent comme des machines à cash au détriment de jeunes qui n’ont pas d’argent et ont besoin du permis. Il faudra bien que cette profession évolue, sans qu’on la pointe du doigt. Mais simplement parce qu’elle est devenue trop rigide pour notre époque.