Alors qu’il y a quelques jours encore, le gouvernement répétait à l’envie qu’Emmanuel Macron n’avait pas promis la suppression de la taxe d’habitation pour tous, mais pour 80 % des Français, désormais, c’est fini.
La taxe d’habitation va donc bien être supprimée pour tout le monde d’ici à 2020, tout simplement parce que c’était juridiquement intenable de maintenir un impôt pour certains français et de le supprimer pour les autres... Le Conseil constitutionnel avait d’ailleurs déjà donné de la voix sur ce sujet.
Sauf que tout cela va coûter cher : 20 milliards d’euros, selon certains calculs.
Gérald Damanin ne dit pas toute la vérité quand il dit qu’il n’ira pas chercher des milliards ailleurs, parce que le projet d’une nouvelle taxe spéciale pour les résidences secondaires se profile à l’horizon.
Une taxe qui ne pourra pas s’appeler taxe d’habitation, puisqu’elle aura été supprimée.
Résultat, le projet qui tient aujourd’hui la corde, c’est de créer une "super taxe foncière". En gros, de la doubler pour les résidences secondaires. Cette "super taxe foncière" existe déjà, dans les zones touristiques tendues : le Parlement vient d’ailleurs d’autoriser les communes concernées à la booster : +40 % et même, dans certaines villes, +60 %.
Il y a, en France, 2,5 millions de résidences secondaires, autant donc, de propriétaires qui vont voir leurs impôts fonciers exploser, logiquement à partir de 2020. Il leur reste donc 2 ans pour s’organiser, par exemple, en louant leur bien. Il serait étonnant que certains ne saisissent pas les tribunaux administratifs pour se plaindre de cette potentielle inégalité des citoyens devant l’impôt.
Écoutez la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard